Paradoxalement, les conflits ethniques ou religieux pourraient précipiter et même justifier la mondialisation et la déréglementation, en un mot, la défaite du politique.
Quelques doubles jeux dans l'histoire :
Un réseau, qui existait au sein d'un ordre monastique, aida à l'évasion de collaborateurs et de personnes compromises avec l'occupant nazi. Cette filière d'évasion empruntait la route des monastères. Après avoir caché des juifs pendant la guerre, des moines ont ainsi aidé des nazis à se dissimuler et à fuir.
Dans un autre registre, le 15 septembre 1970, la CIA a reçu l'ordre, sous l'administration Nixon, de tenter d'empêcher l'accession à la présidence du Chili, le 3 novembre, du marxiste Salvador Allende. Les services américains ont également accompagné de bout en bout l'Opération Condor organisée par Pinochet et destinée à éliminer des centaines d'opposants à la dictature en exil et ceux qui leur venaient en aide. Selon le rapport du FBI, la DINA (police secrète de Pinochet) - en 1976 - prévoit d'étendre la portée de l'Opération Condor à plusieurs pays européens, dont le Portugal et la France, où résident des centaines de réfugiés sud-américains. "La police secrète chilienne - peut-on lire sur ce rapport - forme des commandos spéciaux pour aller les assassiner…". On comprend mieux la réticence de certaines personnes à aller jusqu'au bout de cette affaire : si l'ancien dictateur chilien se trouve être libre c'est aujourd'hui pour raison de santé... la santé du ministre britannique de l'Intérieur, Jack Straw, bien sûr.
Jörg Haider affirma que la Waffen-SS était " composée d'hommes décents (anstÄndig) et de caractère, restés fidèles à leurs convictions même quand soufflaient des vents contraires ". Ces propos sont-ils si éloignés de ceux de François Mitterrand qui déclara le 9 mai 1995 à Berlin que les soldats allemands " étaient courageux, ils acceptaient la perte de leur vie. Pour une cause mauvaise, mais leur geste à eux n'avaient rien à voir avec cela. Ils aimaient leur patrie. " ? Non, car la définition du courage se résume ainsi : force de caractère, fermeté que l'on a devant le danger; c'est à dire quasiment mot pour mot les propos de Jörg Haider.
Néanmoins, cela n'a pas empêché François Mitterrand d'être un acteur majeur dans la construction européenne, quitte à "aider" au financement de la campagne électorale de Helmut Kohl en 1992, chose que l'on sait au moins depuis 1997. En effet, c'est le président du Gabon, Omar Bongo, qui, vexé de la fouille pratiquée dans ses comptes suisses et de la médiatisation de cet évènement, fut à l'origine de ces révélations que tout le monde fait semblant de redécouvrir en ce nouveau millénaire.
Ce que je tente de vous démontrer par l'énumération de ces différents événements c'est qu'il ne faut pas se fier aux apparences, qu'il ne faut pas s'arrêter en cours de route pour juger telle ou telle personne, ou telle ou telle action.
La compréhension du sens de notre histoire nécessite un certain recul et une certaine objectivité si l'on veut tenter d'en apercevoir la nature véritable.
L'avant-gout Serbe :
Jeudi 15 avril 1999, le journal d'information de la télévision serbe annonce : " Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le porte-parole de l'Alliance criminelle a reconnu la responsabilité de l'OTAN, responsable du crime le plus odieux contre l'humanité, a indiqué la présentatrice . Le monde est choqué (...) les avions de l'OTAN criminelle ont tiré, à quatre reprises, sur une colonne d'Albanais qui retournaient dans leurs foyers. (...) Un comportement aussi monstrueux n'a pas été enregistré même à l'époque la plus sombre du terrorisme nazi. (...) Est-ce que finalement le Tribunal de la Haye [Tribunal pénal international ou TPI], qui affirme constamment qu'il a compétence pour enquêter sur les crimes de guerre commis sur l'ensemble du territoire de l'ex- Yougoslavie, va lancer une accusation de génocide et de crime contre l'humanité, contre les criminels Clinton, Blair, Chirac, Schröder, Clark, Solana. "
Bien que les crimes de Milosevic soient indéniables, le personnage n'a pas le monopole des atrocités. Si le noble rôle de gendarme du monde de l'OTAN excuse ses erreurs devant l'opinion publique, on ne peut ignorer que l'Armée de libération du Kosovo (UCK) est une organisation marxiste radicale, infiltrée par les mafias, impliquée dans le trafic de drogue et utilisant les profits ainsi obtenus pour acheter des armes au marché noir, qui n'hésite pas à pratiquer la répression dans les rangs adverses.
Mais au-delà de ces luttes ethniques on peut décoder une manipulation que nous explique à demi-mot Henry Kissinger(membre du Comité des 300, des Bilderberg, de la Loge P2 italienne, de la Trilatérale, ancien assistant du président qui faisait le lien entre Nixon et la NSA et qui le conseillait en matière de politique étrangère) :
Mener une négociation reposant sur un projet d'accord entièrement rédigé dans des chancelleries étrangères, et tenter de l'imposer par la menace de bombardements aériens, a seulement abouti à exacerber la crise du Kosovo. (...) Les Serbes ont rejeté l'accord de Rambouillet parce qu'ils y ont vu le prélude à l'indépendance du Kosovo. Ils ont aussi vu la présence des troupes de l'OTAN comme une sorte d'occupation étrangère [...]. De même, pour l'UCK, l'objectif était l'indépendance et non l'autonomie.
Haider, le résultat du déclin d'un modèle social :
"Le FPOE n'est pas le successeur du NSDAP [le parti nazi allemand]. S'il l'était, il aurait déjà la majorité absolue en Autriche" pérora Jörg Haider. Ce dernier a réussi à attirer tous ceux qui sont tentés par le vote protestataire, contre la politique d'austérité, la corruption, la mainmise des deux grands partis autrichien sur le pouvoir, la traversée du pays par les camions européens, etc... De plus l'Europe connaît actuellement un chômage massif. Ce dernier a pour effet d'accroître le sentiment d'insécurité parmi la population ouvrière, les « chauvins de la prospérité », qui paniquent à l'idée de perdre peu à peu leurs acquis. Le « peuple » (les petites gens) se retourne alors contre l'«establishment » (la classe politique) qu'il accuse de tous les maux. Il ne comprend pas le rapprochement entre le pouvoir et l'opposition, se sent trahi par des hommes qu'il a portés au pouvoir et qui ne représentent plus aucune des valeurs qui les ont fait élire, qui se contentent de suivre une politique libéralo-mondialiste décidée ailleurs, par d'autres.
Il est facile de tirer sur ce que la population autrichienne croit être l'ambulance, mais cette attitude nous fait oublier les causes de la maladie.
Quand l'économie fait de la politique :
Pour le président de Fiat, Giovanni Agnelli - membre actif de la commission trilatérale, des Rencontres Bilderberg et de l'Institut atlantique pour les affaires internationales - " la plus importante (des priorités pour l'Europe) est une réduction draconienne de toutes ces normes, au premier chef sanitaires et fiscales, qui tendent à limiter la concurrence intracommunautaire (...) il faut écarter les obstacles juridiques, fiscaux et administratifs (...) Autre nécessité : l'intégration financière. Un accroissement de la liberté de mouvement des capitaux devrait aller de pair avec un renforcement du système monétaire européen. Et, à la base de tout, il y a une nécessaire stabilité des taux de change et la pleine convertibilité des monnaies. En ce sens, l'ECU constitue un outil précieux. "
On constate que la déréglementation et la mise en place d'une monnaie mondiale (le taux de l'Euro en franc n'est-il pas suffisamment semblable à celui du dollar pour qu'à terme ces deux monnaies ne puissent pas ne faire qu'une ?) est en 1987 une priorité pour l'un des patrons les plus influents du monde de par ses activités dans les sociétés susnommées.
Alors, pour justifier cette suppression des frontières économiques, on fait en sorte de démontrer la dangerosité des frontières nationales. Si les états n'existaient pas, ils ne rentreraient pas en conflit les uns avec les autres. Cette thèse pourrait se défendre si l'origine des conflits n'était pas d'une telle superficialité : différence de religion ou différence d'ethnie. Depuis l'invention du commerce, nous aurions dû assister à un ralentissement des passions guerrières. Déjà au II ème siècle, Florus écrit : "Supprimez le commerce, vous rompez l'alliance du genre humain". James Mill, le mentor de Ricardo, est à l'origine de la théorie des avantages comparatifs qui fera que tous les groupements humains trouveront un intérêt à l'échange et donc au commerce mondial. Mais si la guerre était aussi à une époque un moyen de s'enrichir, le commerce est, de nos jours, un bien meilleur moyen d'arriver au même résultat. C'est pour cette raison que je pense que le mal dont souffrent nos démocraties n'est pas dû qu'à la fatalité et à la nature humaine.
Si le peuple vote extrémiste, c'est pour protester. Il proteste contre le chômage, contre la perte de ses avantages acquis, contre l'immigration, contre la corruption. A quoi sont principalement dus ces phénomènes ? Principalement à la recherche incessante de profit. Qui cherche le profit, si ce n'est prioritairement les dirigeants des entreprises qui, pour séduire les actionnaires qui les font vivre, délocalisent à tour de bras. Ils provoquent ainsi une augmentation du taux de chômage dans les pays où la main d'oeuvre est plus cher, mais où celle-ci a des avantages qu'elle perd du même coup peu à peu. C'est un cercle vicieux qui entraîne les classes moyennes dans une spirale récessive. Mais je n'accuse pas le patronat. Il est lui aussi victime de ce système instauré par des cercles éclectiques d'initiés triés sur le volet, au niveau... universel.
Quand on laisse en liberté des tortionnaires, quand on commerce avec des dictateurs, quand on ferme les yeux devant ce qui se passe dans des pays comme la Corée du Nord où une partie de la population en est réduite à manger l'écorce des arbres, on a beau jeu de diaboliser quelqu'un qui, il est vrai, ressemble à s'y méprendre à un NAZI, mais a pour mérite de dénoncer certaines dérives d'un système. L'union européenne a laissé germer le mal en elle en se laissant dicter sa politique par des influences économiques, dictées elles-mêmes par d'autres intérêts.
L'économie de marché a besoin de faire tomber les frontières alors que la démocratie traditionnelle, à contrario, nécessite des frontières. Parce que l'économie de marché n'a pas besoin de frontières certaines personnes ont tout intérêt à les supprimer, quitte à faire en sorte que les démocraties visées engendrent des monstres afin que le principe même de leur existence puisse être remis en cause. C'est en démontrant que ces frontières engendrent des conflits que ceux qui ont intérêt à les faire tomber inculquent dans notre esprit la nécessité d'une démocratie sans frontières. Mais comme une idée n'est acceptée que lorsqu'elle va de soi, c'est une stratégie machiavélique qui est employée pour arriver à ces fins. La plupart des gens ne s'aperçoit pas de la manipulation qui se fomente.
Nous devons nous préparer à un réajustement par le bas de notre niveau de vie, afin que celui-ci s'équilibre avec les régions du monde où la main d'oeuvre est concurrentielle. Nous devons nous préparer à l'instauration prochaine d'un gouvernement mondial qui se présentera comme la seule alternative possible aux conflits qui opposent les Etats nations. En fait cette instauration aura été ourdie de longue date, dans l'ombre, et sa mise en application nécessite une uniformisation des législations qui conduira, après la mondialisation économique, à une globalisation des mœurs... c'est peut-être ça ce qu'on appelle la "fin de l'histoire".
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