La Banque Mondiale et les méga-sociétés mettent le monopole sur l’eau de la planète
La consommation globale d’eau double tous les 20 ans, ayant une croissance deux fois plus grande que celle de la population du globe. Selon les statistiques de l’ONU, plus d’un milliard d’individus n’ont pas suffisamment d’eau à boire. Les réserves sont limitées et si on maintient le même rythme de pollution, jusqu’en 2025 la demande d’eau fraîche sera 56% plus grande que la quantité d’eau disponible. De plus en plus de pays sont obligés de passer leurs précieuses ressources d’eau dans la main de certaines méga-sociétés. Celles-ci agissent sous la protection de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale du Commerce pour privatiser l’eau de la planète et pour la transformer en une marchandise rentable.
La société Bechtel obtient des profits abusifs en faisant du commerce de l’eau
Loin de contribuer à la réduction de la pollution ou à l’arrêt du gaspillage de l’eau, les grandes sociétés pensent seulement comment profiter de cette situation. Des compagnies comme Monsanto ou Bechtel mènent une lutte acerbe pour monopoliser les ressources d’eau de la planète, et la Banque Mondiale fait tout son possible pour les soutenir. En 2001, la Banque Mondiale a élaboré une stratégie de privatisation des eaux, qui heurte puissamment dans les pays du tiers Monde, déjà suffisamment pauvres.
Bechtel Group Inc. est une des méga-sociétés impliquées dans les affaires avec de l’eau et a à son actif une longue liste d’abus contre le milieu naturel et les personnes, dans sa chasse au profit. La revue Engineering News-Record décrit Bechtel comme la plus grande compagnie de construction des USA et la plus grande compagne privée de Californie de Nord. Bechtel a été impliquée dans les méga-projets comme : le gazoduc naturels d’Alaska, le gigantesque barrage du Grand Canyon, le pont du golfe de San Francisco, les oléoducs d’Algérie, de Zambie et d’Irak, les sites d‘essais nucléaires du Nevada, des prospections pour la plus grande mine d’or du monde en Nouvelle Guinée etc.
D’après les statistiques, Bechtel a signé 19.000 contrats durant ces 100 dernières années. Leur principale particularité est que la plupart d’entre-eux sont prévus pour l’exécution d’ouvrages avec de l’argent public. Un autre dénominateur commun est que les factures sont gonflées ; exécutés par une autre société les ouvrages auraient coûté moins cher. Pourtant, Bechtel arrive à toujours à obtenir ce genre de contrats à cause de la corruption du milieu politique. Les gouvernants qui approuvent ces contrats reçoivent leur obole il s’agit d’argent public, c’est la seule chose qui les intéresse.
La branche de San Francisco de cette méga-société a été engagée pour gérer le système hydrologique de la ville de Cochabamba, en Bolivie, après que la Banque Mondiale ait imposé à ce pays la réalisation de privatisations massives. Une fois devenue souverain sur les ressources d’eau, Bechtel a massivement augmenté les prix. Plusieurs organisations pour la défense des droits de l’homme sont descendues dans la rue. Initialement les manifestations ont été étouffées par les forces armées, un jeune de 17ans est mort. Mais après quatre mois, le gouvernement bolivien a réussi à rompre toute relation avec Bechtel et à éloigner la compagnie de Cochambamba.
L’eau est un droit fondamental de l’homme
Ce cas sans précédent a mis à l’attention de l’opinion publique internationale le danger de la privatisation de l’eau, même si la presse corporatiste s’est donné du mal pour discréditer les protestataires boliviens, en les qualifiant constamment de trafiquants de drogues. De plus en plus d’organisations pour la défense des droits de l’homme et de la nature ont pris position. De nombreux fermiers, des écologistes, des représentants des populations indigènes de divers pays, des travailleurs sociaux et des activistes des droits de l’homme ont formé un mouvement nommé le Projet Planète Bleue (Blue Planet Project. Au forum intitulé L’eau de la Planète (World Water Forum), qui a eu lieu à La Haye en mars 2000, ceux-ci ont milité pour le droit de l’humanité à une eau propre.
Maude Barlow, la présidente du Conseil des Canadiens le plus grand groupe de défense des droits de l’homme de Canada a sollicité que les gouvernements du monde entier déclarent l’eau comme un droit fondamental de l’homme et d’empêcher toute action de privatisation et de commercialisation mercantile d’une substance essentielle à la vie. En réalité, a-t-elle continué, les gouvernements cèdent le contrôle sur les ressources et les réserves d’eau, en signant des traités commerciaux, comme l’Accord Nord Américain pour le Libre Commerce (NAFTA), ou en réalisant des partenariats avec des institutions comme l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ces ententes accordent aux sociétés multinationales des droits sans précédent sur les ressources se trouvant dans les pays en question, y compris l’eau.
de Mihai Vasilescu
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