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mercredi

A.Finkielkraut & BHL

 

Alain Finkielkraut et Bernard Henri Levy, deux propagandistes du choc des civilisations »

Jadis, la France se flattait de produire de grands intellectuels qui apportaient au monde de nouveaux éléments de réflexion. Aujourd’hui, elle est sous la coupe de prescripteurs d’opinions, qui se donnent la réplique pour mieux imposer un prêt-à-penser, donc pour empêcher toute pensée critique. Parmi eux, Alain Finkielkraut et Bernard Henri Levy, deux figures hautes en couleur qui s’efforcent de monopoliser la parole publique pour promouvoir sans contradicteur la politique de MM. Bush et Sharon. La présidence du festival de Cannes par une de leurs « bêtes noires », Emir Kusturica, devrait être l’occasion d’observer leurs méthodes et leurs relais.

Le festival de Cannes sera-t-il le cadre d’un nouveau règlement de compte médiatique ? Et, si oui, en quoi cela peut-il bien intéresser une revue d’analyse politique internationale ?

Le 11 mai, s’est ouvert à Cannes le festival international du film. Cette année, le jury sera présidé par le cinéaste bosniaque Emir Kusturica, double vainqueur de la compétition. Or, en France, ce réalisateur baroque a deux adversaires médiatiques de taille : Alain Finkielkraut et Bernard Henri Levy. Ces deux hommes sont connus aussi bien pour leurs prises de positions dans le champ culturel que dans le champ politique et peuvent s’appuyer sur leurs relais médiatiques pour diffuser largement leurs opinions. Or, leurs analyses reflètent de façon récurrentes les politiques du gouvernement Sharon, de l’administration Bush ou, au minimum, un appui aux problématiques du choc des civilisations.

Il est fort probable que les deux hommes ne laisseront pas passer l’occasion de s’attaquer à leur vieil adversaire et il sera intéressant d’observer sur quels médias ils peuvent s’appuyer. En effet, ce sont ces mêmes médias qui, demain, véhiculeront leur soutien plus ou moins franc à une attaque contre l’Iran, la Syrie où tout autre adversaire désigné. En observant la polémique qui surgira probablement, il sera possible de faire une estimation de l’influence des deux analystes atlantistes et de l’écho de leurs thèses.

Aux sources de la polémique : la guerre en Yougoslavie

Le conflit entre Emir Kusturica, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut a commencé lors de l’éclatement de la Yougoslavie. Les trois hommes ont développé des positions inconciliables entre elles.

Alain Finkielkraut a pris, dès 1991, position en faveur des nationalistes croates et il sera le principal porte-parole des séparatistes en France. Il rédigera en 1992 un livre intitulé Comment peut-on être croate ? où il fera l’apologie des petites nations qu’il présentera comme garantes de liberté face à des uniformités oppressives. Il se fera alors l’avocat des racines historiques des peuples et des divisions communautaires et religieuses : « Si je n’avais pas été juif moi-même, peut-être n’aurais-je pas mis autant d’ardeur et d’insistance à défendre la Croatie. Mais comme le dit admirablement Péguy dans "Notre jeunesse" : plus nous avons du passé derrière nous, plus justement il faut le défendre, le garder pur ». Bernard Henri Lévy prendra pour sa part fait et cause pour l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine et se fera le porte parole du président musulman bosniaque Alija Izetbegovic . Bien que son engagement soit légèrement plus tardif que celui de Finkielkraut, il aura une retentissement médiatique bien plus important. Sur la Bosnie-Herzégovine, il écrira un livre, réalisera un documentaire télévisée et un documentaire pour le cinéma. Il consacrera à la Bosnie-Herzégovine un grand nombre de ses éditoriaux du Point, mènera temporairement une liste « Sarajevo » aux élections européennes de 1994 en France et organisera des tournées en Europe pour Alija Izetbegovic. Contrairement à Alain Finkielkraut, il ne fera pas l’apologie des nationalismes, mais vantera dans la Bosnie d’Izetbegovic un idéal républicain, une « petite Yougoslavie » pluriethnique tandis que les Serbes seront présentés comme peuple coupable de tentative génocidaire.

Si la base du raisonnement des deux hommes diffère, leur action politique dans ce domaine ira de pair. Les deux intellectuels appelleront à une levée de l’embargo sur les armes en direction des mouvements séparatistes, présenteront leurs adversaires comme des fascistes ou des « Munichois » et brocarderont la « serbophilie » des institutions françaises. Ils populariseront l’image manichéenne de Croates et Musulmans bosniaques démocrates face au fascisme serbe. Pour cela, ils n’hésiteront pas à blanchir les références fascistes du camp qu’ils ont choisi de défendre. Ainsi, Bernard Henri Lévy oubliera consciencieusement le passé pro-nazi et milicien de M. Izetbegovic durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme il oubliera ses appels en faveur d’une Bosnie peuplée des seuls musulmans. Il le présentera par contre comme le « De Gaulle bosniaque » et, avec Massoud, comme un modèle de « l’islam modéré ». Alain Finkielkraut pour sa part prendra la défense de l’ancien archevêque croate, Mgr Stepinac, malgré ses positions pro-nazis et son soutien au régime oustachi d’Ante Paveli.

Emir Kusturica avait pour sa part une approche totalement différente de la question. Né à Sarajevo en 1954 dans une famille bosniaque « musulmane », mais agnostique et titiste (son père travaillait au ministère de l’Information de Bosnie Herzégovine), il s’est toujours considéré comme Yougoslave. Il a dénoncé les nationalistes croates et slovènes séparatistes qu’il n’a pas hésité à présenter comme les descendants idéologiques des collaborateurs nazis. En plusieurs occasion, il a sous-entendu une responsabilité des puissances étrangères dans l’éclatement de son pays. Ainsi, en 1992, il écrivit dans Le Monde : « Europe, l’affrontement des musulmans de Bosnie et des Serbes de Bosnie n’est pas authentique, il a été fabriqué, il est apparu sur les décombres des empires déchus laissant derrière eux les cendre. Il est entretenu par les mouvements nationalistes dépourvus de toute raison, c’est TON incendie, c’est à TOI de l’éteindre. »

Cette vision ne pouvait pas plaire aux deux intellectuels français et ce d’autant plus qu’elle émanait d’un artiste reconnu internationalement et avait donc un certain écho. De même, les positions des deux hommes avaient ulcéré le réalisateur qui les avait pris violemment à partie. Après plusieurs passes d’armes, la polémique éclata véritablement avec l’attribution d’une seconde Palme d’Or au film Underground, hommage mortuaire baroque et onirique à la défunte Yougoslavie. Le réalisateur fait terminer son film par ces mots « C’est avec peine, avec tristesse et joie que nous nous souviendrons de notre pays, lorsque nous raconterons à nos enfants des histoires qui commencent comme tous les contes de fées : il était une fois un pays... ».

Alain Finkielkraut en compagnie de l’ambassadeur de Croatie en France

C’est Alain Finkielkraut qui réagira le premier à cette Palme d’Or dans Le Monde en accusant le jury du Festival d’avoir récompensé un propagandiste nationaliste pan-serbe. Kusturica lui répondit bien plus tard, le 26 octobre 1995, dans le même quotidien pour parodier les excès du philosophe. Peu après, Finkielkraut contre-attaquait, dans Libération cette fois. Obligé d’admettre qu’il n’avait pas vu le film avant d’en faire la critique dans Le Monde, il tentait de se justifier par une nécessité d’urgence : « Le collabo a ainsi empoché la palme du martyr : cette mystification insultante et stupide exigeait d’être dénoncée séance tenante. Ce que j’ai fait. ». Ce que l’opinion retint de cette passe d’arme, c’était que Finkielkraut avait critiqué un film qu’il n’avait pas vu. Un film satirique fut même tourné en se fondant sur cette anecdote peu valorisante comme point de départ.
Cet échange fit passer au second plan l’affrontement BHL-Kusturica. Plus subtil, Bernard Henri Lévy insista régulièrement dans ses Bloc-Notes sur le fait qu’il ne jugerait le film qu’après l’avoir vu tout en présentant régulièrement le réalisateur bosniaque comme un auteur fasciste. Cette appréciation ne se démentit pas une fois le film visionné puisque alors il Emir Kusturicase mit à comparer Kusturica à Céline : un génie raciste.

Blessé par cette polémique, Emir Kusturica prétendra vouloir arrêter le cinéma, mais il reviendra trois ans plus tard à la réalisation avec Chat Noir, Chat blanc. Son retour sera marqué par une nouvelle attaque contre Bernard Henri Lévy puisqu’il affirmera que c’est après avoir vu le film Le Jour et la nuit, réalisé par son adversaire, qu’il s’était décidé à revenir au cinéma, ne pouvant pas laisser cet art à de tels incapables.

Les rancœurs passées risquent fort de se réveiller à l’occasion de l’actuel festival de Cannes. Reste à savoir, si c’est le cas, quels réseaux médiatiques seront mobilisés.

Les réseaux médiatiques

Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut existent principalement grâce à leur capacité à se faire entendre dans les médias. Bien que philosophes de formation et se présentant comme tels, ni l’un ni l’autre ne sont étudiés dans les universités ou n’ont conçu des concepts philosophiques qui leur survivront. Leur légitimité vient de leur omniprésence médiatique et de leur capacité à mobiliser les médias autour de chacune de leurs prises de position, quel que soit le sujet.

Toutefois, les réseaux médiatiques des deux hommes sont changeants et évoluent avec le temps. Il est difficile de savoir où chacun en est dans ses relations avec tel organe de presse, tel éditorialiste ou tel patron de groupe de presse.

Les réseaux de Bernard Henri Lévy ont fait l’objet de plusieurs ouvrages récents qui ont permis de recenser ses amitiés et ses liens dans la presse. Parmi les livres sortis sur « le plus grand intellectuel français », c’est l’ouvrage de Jade Lindgaard et Xavier de La Porte, le B.A. BA du BHL, qui fournit les meilleurs informations sur ce point. Les auteurs analysent ce qui représente pour eux une illustration parfaite du bon usage des réseaux : l’écho fait autour de la sortie du film de BHL, Le jour et la nuit.

Avant même sa sortie, le film donnera lieu à quantité d’articles et fera même la une de Paris Match, du Figaro Magazine, du Point et de L’Évènement du Jeudi. Jade Lindgaard et Xavier de La Porte notent qu’à l’époque BHL est lié à Roger Théron patron de Paris Match qu’il a défendu dans l’affaire des photos de Mitterrand sur son lit de mort et il est ami de Jean-Luc Lagardère (dont il prononcera l’éloge funèbre) qui possède alors en partie Paris Match. Les auteurs prétendent que les dirigeants de L’Évènement du jeudi auraientBernard Henri Levy réalisateur pu décider de donner un grand retentissement à la sortie du film afin de séduire le même Lagardère alors qu’ils espéraient une recapitalisation de leur hebdomadaire. Le journal fera sa « une » sur le film, présentera un carnet de tournage, une interview du réalisateur, une autre de Maurice Jarre, auteur de la Bande originale, et publiera un « Pour/Contre ».

La partie « Pour » est assuré par Yann Moix, auteur Grasset (où M. Lévy est éditeur depuis 1973) qui fera par la suite part de ses carnet de tournage du film Podium dans la Revue la règle du jeu de BHL. En ce qui concerne Le Point, Lévy y est éditorialiste, il a co-scénarisé le film avec Jean-Paul Enthoven (conseiller à la direction de la rédaction de l’hebdomadaire) et le critique de cinéma du journal, Pierre Billard, a rédigé le dossier de presse du film.

Ces « unes » s’accompagneront des carnets de voyage de Françoise Giroud dans Le Nouvel Observateur, du producteur Daniel Toscan du Plantier dans le Figaro Magazine, de l’animateur de Canal + Karl Zéro dans le Journal du dimanche. Quant à Bernard-Henri Lévy lui même il en publiera deux, dans L’Express et dans Télé 7 jours. Ces deux journaux appartiennent a groupe Hachette de Jean-Luc Lagardère, lui même propriétaire des Éditions Grasset. À la télévision, le pilonnage fut également important. La FNAC du milliardaire François Pinault, dont il est l’ami, sera co-producteur du film et fera une opération promotionnelle d’ordinaire réservée aux grands concerts sur les ventes de billets.

Quand, à la sortie du film, les critiques seront, à l’instar du long métrage, très mauvaises, certains de ces amis parleront alors de « cabale » contre le réalisateur.

Cette étude montre l’étendue des moyens déplorables par Bernard Henri Lévy grâce à ses amitiés personnelles dans les milieux médiatiques ou politiques, à ses échanges de bons procédés (Le « Bloc Note » du Point est l’occasion de vanter ou d’attaquer le travail d’autres auteurs ou de journalistes) ou à sa position personnelle (Son poste d’éditeur chez Grasset qui lui permet d’éditer ou non certains journalistes ou écrivains, il est également membre du conseil de surveillance de la chaîne franco-allemande Arte). Toutefois, ces relations peuvent fluctuer. Néanmoins, on compte ces dernières années un certain nombre de journaux fidèles. Le Point, propriété de François Pinault, est le premier d’entre eux. Il a des liens historiques avec Grasset, BHL y écrit et depuis 1998. Le Monde est également un soutien de longue date, surtout depuis la reprise en main de 1994 par l’équipe Colombani-Plenel-Minc. L’auteur signera treize interventions entre 1998 et 2000 et, compte tenu de la place du quotidien auprès des élites française, il jouera un rôle essentiel dans le processus de re-légitimation de l’intellectuel après l’échec du Jour et la Nuit. Par ailleurs, Jean-Marie Colombani, animant l’émission La rumeur du Monde sur France Culture, et l’ancien directeur délégué, Edwy Plenel, Le Monde des idées sur la chaîne LCI, la proximité avec ce journal permet de disposer d’un grand écho auprès de l’intelligentsia. Bernard Henri Lévy profitera pleinement de ce dispositif lors de la sortie de son livre Qui a tué Daniel Pearl ?

Les réseaux d’Alain Finkielkraut, moins importants, n’ont pas suscités d’études récentes. Notons qu’il a fréquenté la Fondation Saint-Simon et qu’il dispose d’une émission hebdomadaire sur France Culture, Répliques.

Entre 1987 et 2003, Alain Finkielkraut a signé, souvent seul et parfois avec d’autres auteurs, 81 articles dans la presse nationale française. Toutefois, aujourd’hui, il semble privilégier l’outil audio-visuel. Il n’a plus signé une seule tribune seul dans la presse depuis 2003, mais il est devenu un habitué des plateaux de télévision.

Ces réseaux servent régulièrement aux deux hommes à valider les orientations et les politiques d’Israël et de Washington. Les deux auteurs participent donc à la diffusion des problématiques sionistes et atlantistes dans l’opinion publique française.

Diffuser l’atlantisme

Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut n’ont pas travaillé ensemble ailleurs que dans le création de l’Institut d’études lévinassiennes de Jérusalem, mais leurs interventions ou leur travaux concordent bien souvent.

Les deux auteurs se sont tous deux illustrés dans la défense de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Il s’agit d’un thème récurrent chez Alain Finkielkraut qui a toujours légitimé les actions de Tsahal contre les populations palestiniennes. Comme souvent, Bernard Henri Lévy s’est montré bien plus subtil que son collègue, mais l’optique défendue est à peu près la même. Il est parvenu à s’immiscer dans les célébrations qui ont entouré la signature de l’Initiative de Genève entre Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo pour en donner la lecture la plus favorable possible à Israël, prétendant que les Palestiniens avaient formellement reconnu leur renoncement au droit au retour alors que cette question est exposé de façon complexe et ménageant tout le monde sur huit pages dans l’accord signé.

Concernant la guerre d’Irak, Alain Finkielkraut s’est prononcé fortement en faveur de cette guerre, brocardant « l’impuissance européenne » face au « dictateur Saddam Hussein ». Bernard Henri Lévy eut, là encore, une position plus ambiguë, se contredisant de Bloc-Note en Bloc-Note sur son soutien ou non au conflit pour finir par se déclarer opposé à cette guerre pour des raisons tactiques tout en minimisant le crime qu’elle représentait. Le 16 août 2002, Bernard Henri Lévy ne faisait pas dans la nuance : « Attaquer Saddam Hussein ? Oui, bien sûr. Ce n’est pas ici que l’on défendra ce massacreur de Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane suicidaire, ce fou, ce Néron actionniste dont, en 1998 déjà, Massoud me confiait qu’il était en possession d’armes chimiques et bactériologiques massives auxquelles il ne manquait que des vecteurs fiables. Reste que cette attaque sera une tragique erreur si elle n’est précédée par deux opérations décisives. Une opération diplomatique, d’abord, assurant les États-Unis, comme avant la guerre du Golfe, de la neutralité, voire du soutien logistique et tactique, d’un ou plusieurs États arabes modérés. Une action proprement politique ensuite, renforçant, comme en Afghanistan, les opposants intérieurs à Saddam, la relève possible, l’alternative, bref l’équivalent irakien de cette Alliance du Nord sans qui l’ordre taliban régnerait toujours sur Kaboul. ». Aucun mot n’était trop fort pour dénoncer l’Irak. Pourtant, cet appel à la guerre avait disparu deux mois plus tard : « Je maintiens que l’Irak est un leurre. Je maintiens qu’en faisant la guerre à l’Irak l’Amérique se tromperait de cible. », affirmer « je maintiens » dans ces conditions ne manque pas de piquant. Par la suite, l’auteur désigna la Guerre d’Irak comme une guerre « moralement juste », mais étant une « erreur politique » et sa principale inquiétude sera la montée de l’antiaméricanisme que suscite cette guerre.

En ce qui concerne les futurs aventures coloniales de l’administration Bush, notons qu’Alain Finkielkraut est membre du comité de soutien aux étudiants iraniens et qu’il est signataire, avec Bernard Henri Lévy, d’un appel en faveur de la « Révolution du Cèdre » au Liban. Les deux hommes avaient, auparavant, défendu la « révolution » orange en Ukraine

Cependant les deux auteurs s’illustrent surtout dans la vulgarisation du « Choc des civilisations » pour la société française.

Dans son livre Qui a tué Daniel Pearl ?, « romanquête » mêlant pseudo-enquête de terrain, commentaires « philosophiques » personnels et invention littéraire (il n’hésite pas à expliquer ce qui est passé par la tête de Daniel Pearl avant sa décapitation, faisant ainsi parler un mort), Bernard Henri Lévy livre une lecture essentialiste de l’islam. Il oppose un islam moderne et occidentalisé à un islam fondamentaliste menaçant, accréditant ainsi la thèse de la conspiration islamiste mondiale. Il affirme dans cette « enquête » que le journaliste du Wall Street Journal Daniel Pearl, assassiné en 2002 à Karachi, a été tué par les services secrets pakistanais car il aurait enquêté sur les liens entre l’ISI et Al Qaïda et une possible vente d’armes nucléaires du Pakistan à l’organisation de Ben Laden. Cette version des faits a été démentie par la rédaction du journal de Daniel Pearl et par le père du journaliste. En outre, bien des éléments factuels de l’enquête apparaissent au mieux comme douteux à la lecture de la contre-enquête que fit William Dalrymple dans la New York Review of Book. Cela n’empêcha pas l’immense majorité de la presse française de rendre hommage à l’ouvrage et de le présenter comme une œuvre incontournable.

Ce livre n’est pas une œuvre isolée, tout au long d’articles et d’éditoriaux, BHL s’efforce de présenter une opinion arabe regroupant des fanatiques et qu’il convient de vaincre militairement. Plus grave encore, ce point de vue fut développé dans un rapport officiel commandé par le président de la République française Jacques Chirac et le Premier ministre de l’époque Lionel Jospin à l’intellectuel médiatique en février 2002. Selon un membre anonyme du cabinet d’Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères à l’époque, cité par Jade Lindgaard et Xavier de la Porte, ce rapport avait été demandé à l’auteur pour qu’il cesse de fustiger l’action de la France en Afghanistan. L’ex-membre du Quai d’Orsay confiait aux auteurs : « Il faut être en lien avec ce petit monde qui a un pouvoir de nuisance et d’agitation. Il faut faire attention, parce qu’il y a un penchant naturel de la presse pour ces discours. On est obligé de composer avec eux ». Ainsi, grâce à ses réseaux, M. Lévy se voyait confier la rédaction d’un document officiel et voyait conférer une légitimité supplémentaire à ses opinions.

Par la suite, il s’illustrera dans les attaques contre l’intellectuel musulman Tariq Ramadan. Ce dernier sera taxé d’antisémitisme, de double langage voire de liens avec le financement d’Al Qaïda.

De son côté, Alain Finkielkraut a été consulté par la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale lors de la table ronde sur la laïcité à l’école, organisée le 22 mai 2003. Partisan résolu de l’interdiction du voile dans les écoles, il prendra régulièrement position contre les Français d’origine arabe en France. Il déclarera ainsi que la France n’a pas participé à la Guerre d’Irak de l’administration Bush pour calmer cette frange de la population. Ce sont ces mêmes Français d’origine arabe qui se verront présenté comme la cause d’un « nouvel antisémitisme » en France  voire d’un « racisme anti-blanc », une expression autrefois réservé au seul Front national.

Illustration parfaite de cette optique défendue par les deux auteurs, l’hebdomadaireBernard Henri Levy Le Point dans son dernier numéro (12 mai 2005) propose dans ses pages un débat dans lequel Alain Finkielkraut dénonce à nouveau le « nouvel antisémitisme » et le « racisme anti-blanc » des populations arabes françaises tandis que Bernard Henri Lévy dans son Bloc-Note dénonce la collusion du Pakistan et d’Al Qaïda.

Faites vos jeux

Dans la probable future cabale contre Emir Kusturica, nous ne savons pas qui dira quoi et quels seront les médias utilisés. Les jeux d’alliance du monde médiatique et culturel parisien sont par trop changeants pour se livrer à des pronostics. Toutefois, pour le citoyen, l’observation de ces alliances offre de précieux renseignements sur les prochaines campagnes médiatiques qui influenceront sans aucun doute bien plus sa vie qu’une querelle mondaine. C’est l’intérêt de l’observation de l’affrontement à venir.

Cédric Housez  Spécialiste français en communication politique, rédacteur en chef de la rubrique « Tribunes et décryptages »

 

voltaire

lundi

La saga des frères Sarkozy

On parle beaucoup de conflits d’intérêts dans la vie politique ces derniers temps. Des amitiés de Nicolas Sarkozy avec le milieu de la finance et des médias, de l’affaire Woerth-Bettencourt aux récentes révélations du livre de Martin Hirsch, mais les journalistes « officiels » oublient aussi d’autres évidences. Alors que le déficit prévisionnel de la Sécurité Sociale a été annoncé cette semaine et qu’une diminution des remboursements est d’ores et déjà au programme, il est temps de se pencher sur le secteur de la santé, de comprendre son fonctionnement, et surtout d’en connaître les acteurs.

Nicolas SarkozyGuillaume SarkozyFrançois SarkozyOlivier Sarkozy

Le Pôle Emploi, né de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC sur une idée de Nicolas Sarkozy, compte 50.000 employés. La Sécurité Sociale, comprenant l’Assurance Maladie, l’Assurance Vieillesse et les URSSAF compte 120.000 employés. Ces deux organismes ont été concernés par une réforme récente concernant les Complémentaires Santé. Ainsi, depuis le 1er janvier 2009, 170.000 employés ont été contraints de résilier leurs contrats avec leurs mutuelles pour adhérer à une « mutuelle employeur obligatoire ». Ceux qui ont des enfants ont également été obligés d’inscrire ces derniers sur le nouveau contrat (sauf s’ils étaient déjà ayant-droits sur le compte du conjoint via une mutuelle employeur obligatoire). On peut appeler ça du passage en force. C’est une conséquence de la loi Fillon de 2003.

Complaisance Familiale

Ce qui est encore plus étonnant, c’est de constater que c’est le même organisme qui a remporté les deux marchés. Je ne connais pas les modalités des appels d’offre mais je m’étonne de voir que c’est le groupe Malakoff-Médéric qui a raflé la mise, obtenant d’un coup, d’un seul, 170.000 adhérents supplémentaires, sans compter les ayant-droits. Ajoutez à cela les 800.000 salariés CHR (café-hôtellerie-restauration) qui rentreront dans le dispositif en janvier 2011… c’est encore Malakoff Médéric qui a emporté le marché. Revenons donc sur l’histoire de cette compagnie d’assurance et de prévoyance pour comprendre un peu mieux les enjeux.

Pour vous donner une idée du poids de Malakoff-Médéric sur le marché français, c’est le n°1 des groupes paritaires de protection sociale, n°2 de la retrait e complémentaire et n°3 en santé collective (classement Argus de l’Assurance). Le groupe est né de la fusion de Malakoff et Médéric (d’où son nom) le 30 juin 2008, soit 6 mois avant la mise en place du dispositif « mutuelle obligatoire employeur » pour la Sécurité Sociale et le Pôle Emploi. Ainsi, dès le 1er Juillet, le président de Médéric cède sa place pour laisser seul au commande du groupe, le président de Malakoff : un certain Guillaume Sarkozy. Ce dernier est loin d’être un inconnu : au Medef de 2000 à 2006, il a aussi été le vice-président de la CNAM de 2004 à 2005. Guillaume Sarkozy, comme son nom l’indique, est le frère de Nicolas.

Puisque j’évoque la fratrie Sarkozy, intéressons-nous maintenant au troisième larron : François Sarkozy. Pédiatre de formation, François a abandonné la pratique de la médecine pour se consacrer à l’industrie pharmaceutique (principalement orientée vers la gériatrie) depuis 2001. Ainsi, il siège au conseil de surveillance de Bio Alliance Pharma et est devenu le président d’AEC Partners dont une des missions est le conseil aux fonds d’investissement.

Par ailleurs, François Sarkozy a également lancé une chaîne de télévision spécialisée dans la santé sur internet… financée par le laboratoire Sanofi. Ajoutons à cela ses relations avec le groupe Paris Biotech  Santé, l’un des protagonistes de l’affaire de l’Arche de Zoé, et on l’aura compris, l’homme a tissé sa toile : il fait partie aujourd’hui des puissants lobbyistes de l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs le grand plan Alzheimer lancé par le gouvernement est un joli cadeau de quelques centaines de millions d’euros, une aubaine pour le secteur dont il défend les intérêts. 

Et maintenant la cerise sur le gâteau, celui dont on ne parle jamais, le cerveau, l’éminence grise : Olivier Sarkozy (demi-frère de Nicolas Sarkozy), qui copilote depuis avril 2008 l’activité mondiale de services financiers de Carlyle Group (), probablement celui qui tire les ficelles. Le Groupe Carlyle est une société d’investissement américaine fondée en 1987. Basé à Washington D.C., il est présent dans de nombreux domaines d’activités, comme l’aéronautique, la défense, l’industrie automobile et des transports, l’énergie, les télécommunications et les médias. Ses investissements sont essentiellement situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie du Sud-Est. Le groupe possède 89,3 milliards de dollars de capitaux propres et il emploie plus de 515 professionnels de l’investissement dans 21 pays. Les différentes entreprises de son portefeuille emploient, quant à elles, plus de 286 000 personnes dans le monde et Carlyle a environ 1 100 investisseurs répartis dans 31 pays à travers le monde.

Pour rappel, le groupe Carlyle a ou a eu parmi ses membres actifs l’ancien Premier ministre britannique John Major, James Baker, ancien secrétaire d’État américain, George Bush père, ancien directeur de la CIA et ancien président des États-Unis, Frank Carlucci, ancien directeur de la CIA et secrétaire à la Défense américain, Karl Otto Pöhl, ex-président de la Bundesbank, la famille Ben-Laden et plusieurs chef d’État et de gouvernement.

Le groupe Carlyle n’est pas coté en Bourse, et n’est donc non tenu de communiquer à la Securities and Exchange Commission (la commission américaine chargée de veiller à la régularité des opérations boursières) le nom des associés, des actionnaires, pas plus que le nombre de leurs parts respectives.

4 freres

Le cerveau qui copilote l’activité mondiale des services financiers d’une multinationale tentaculaire, l’un en charge de l’exécutif de la France, notre Président, l’un à la tête d’un des plus gros groupe d’assurance santé et le dernier qui sert les intérêts des laboratoires. Si ça ne s’appelle pas un conflit d’intérêt, je me demande ce que c’est… Pourtant les médias en parlent peu et préfèrent s’étendre sur les amis milliardaires de Nicolas Sarkozy. On peut légitimement nourrir des inquiétudes sur l’avenir de notre pays. Les réformes engagées depuis 2004 ne font que confirmer sa détérioration et l’on peut prédire le démantèlement de toutes nos structures sociales et services publiques d’ici quelques années.  

 

mecanopolis

jeudi

L'argent ou l'illusion du pouvoir

Les gouvernements, les multinationales et les organisations criminelles ont un point commun : l'argent. Les hommes et les partis politiques, dont l'objectif premier est la conquête du pouvoir, se doivent d'avoir un soutien financier qui leur permette d'y accéder. Ce soutien, provenant soit de grandes entreprises soit de personnes possédants les dîtes entreprises, leur permettra de faire campagne. Ce sera aussi une garantie pour le donateur d'une fidélité du bénéficiaire aux engagements qu'il aura pris. L'homme politique qui sait que la victoire passe par une communication efficace, et donc onéreuse, dépend entièrement des milieux financiers qui peuvent faire ou défaire sa carrière à volonté.

La présidentielle a la corbeille :

On peut encore en faire le constat cette année aux États-Unis, où John Mc Cain et Bill Bradley, pour des raisons qui doivent autant à la tactique qu'à leurs convictions, se sont engagés à réformer le système de financement des campagnes électorales, présidentielles et législatives. Mal leur en a pris dans un pays où même les parlementaires du congrès profitent de financements intéressés. Il nous est tout de même permis de douter de la sincérité des candidats susnommés quand on sait que le démocrate Bill Bradley a bénéficié de la manne de compagnies telle que Citigroup, Merrill Lynch, Goldman Sachs, et Morgan Stanley, et que le républicain JohnMc Cain, président du Senate Commerce Committee, a été commandité par US West, AT&T, Viacom, Boeing et Bank of America, des groupes en lien étroit avec le comité qu'il préside.

Al GoreGeorge W Bush

Les deux candidats restant en lice pour les présidentielles 2000 américaines étaient le vice-président Al Gore et le gouverneur du Texas, George W. Bush.

En 1999, George W Bush a soulevé 37 millions de dollars en quatre mois - avant une primaire simple - plus que l'ensemble de ce que Bill Clinton et Bob Dole ont levé pour leurs campagnes respectives de 1995 et de 1996.
Le démocrate Al Gore bénéficie principalement des largesses de la National Education Association, de la Walt Disney Company et de Loral Space and Communications. Cette dernière compagnie a tiré bénéfice du desserrement de l'administration de Clinton vis-à-vis des restrictions qui concernaient la vente d'équipement de haute technologie en Chine. On peut noter à ce sujet que dès 1996, Henry Kissinger a été engagé auprès de la société Walt Disney comme consultant sur les activités liées à la Chine. Al Gore obtient également l'argent de Goldman Sachs et Citigroup, aussi bien que d'Ernst and Young et Bell South.
Le républicain Bush est soutenu par Philip Morris, AT&T, Atlantic Richfield, et Archer Daniels Midland pour ne citer que celle-là. Il n'est pas surprenant que les plus grands donateurs professionnels de G. W. Bush soient des compagnies de l'état du Texas, comprenant Enron Corporation et la famille Bass.

Finance, sociétés secrètes et terrorisme :

On a la surprise de constater que des entreprises qui, à priori, ont des objectifs différents, puisqu'elles soutiennent des candidats de partis opposés, se retrouvent main dans la main à d'autres niveaux.
En 1996, les membres de l'organisation Bilderberg se réunissaient à Toronto. Andreas Dwayne (USA), président de Archer Daniels Midland, soutien des républicain, côtoiera Peter D.Sutherland, président de Goldman Sachs International, soutien des démocrates. Henry Wendt, quand à lui, est un des directeurs de Atlantic Richfield, et il est membre du groupe frère des Bilderberg, la Commission trilatérale.
Le vice-président Al Gore est la marionnette obligeante de son patron, le Président Clinton. Ce dernier est un Trilateraliste à long terme qui a été promu au groupe Bilderberg en 1991, à Baden Baden, en Allemagne.
George W. Bush a pour conseillers en politique étrangère Richard Pearle et Richard Armitage, tous deux membres de longue date des Bilderberg. Son père, l'ancien Président George Bush, avait une place de choix auprès de ces organismes plus ou moins secrets, secret garanti par la complicité des médias. Cette complicité n'est pas une faveur mais bien une mesure de précaution. Le journaliste américain Allan Francovich n'est plus là pour en témoigner. Il enquêtait sur l'assassinat du premier ministre suédois Ol of Palme. Il est officiellement décédé le18 avril 1997 alors qu'il passait la douane de l'aéroport de Houston, en vue de rencontrer l'assassin du premier ministre qu'il avait réussi à retrouver. Olof Palme avait pour intention de poursuivre la démilitarisation de la Finlande et, entre autres choses, de fermer deux stations d'écoute électronique stratégiques pour l'OTAN. Le 25 février 1986, trois jours avant l'assassinat de Palme, le Grand maître de la Loge P2 Licio Gelli adresse un télégramme au Republican National Committee et au membre de la P2 Philip Guarino, indiquant : "L'arbre suédois va tomber. Dites-le à notre bon ami Bush. "

Mais le fils Bush a aussi ses amis. Le banquier saoudien Khaled Bin Mahfouz a effectué des versements au profit d'associations caritatives proches du "terroriste" Oussama Bin Laden. Il est aussi centre du scandale de la BCCI (Bank of Credit and Commerce International) qui a été mise en liquidation en 1991. Cette banque est accusée de corruption, de financements occultes et de blanchiment d'argent. Khaled BinMahfouz a détenu 20% des parts de cette banque où il occupait un rôle central entre 1986 et 1990. Son représentant aux Etats-Unis, Abdullah Taha Bakhsh, possédait 11,5% de la société dont George W Bush était directeur et conseiller : Harken Energy. Cette entreprise a bénéficié d'investissement provenant de la BCCI avec la bénédiction, et surtout la signature de Abdullah Taha Bakhsh.
George W Bush (le fils) a détenu, entre1990 et 1994, des parts de la société Caterair, une filiale du groupe Carlyle où siège George Bush (le père), et qui est l'une des principale sociétés contributrice à la campagne de George W Bush (le fils). Khaled Bin Mahfouz a une influence dans Carlyle puisqu'il y a des intérêts. En effet, il possède la Prime Commercial Bank, un établissement financier pakistanais implanté à Lahore, dont le directeur Sami Baarma figure au conseil de Carlyle.

Est-il besoin de poursuivre la démonstration sur l'interconnexion entre les différents milieux cités plus haut ?

L'éthique au panier :

Mais la prise de pouvoir n'est pas le seul objectif du politicien. Le bon déroulement de sa carrière est une préoccupation bien plus essentielle. Dans ce métier, les hommes passent, mais doivent assurer leurs arrières quand ils ne sont plus sur le devant de la scène. Cela n'est possible que si leur action politique ne va pas à l'encontre de ceux qui sont à même de les embaucher par la suite. Mais comment peut-on rendre compatible l'action d'un mouvement politique sensé agir pour le bien du peuple qui élit ses représentants, et être en accord avec la logique libérale qui est loin d'être satisfaisante en ce qui concerne le bien-être de l'ensemble des habitants de la planète ? Comment un technocrate, employé dans le service publique le temps d'une majorité politique, peut avoir une action visant à améliorer ce dit service, ce qui, de toute évidence, est contraire à l'intérêt des compagnies privés ?
C'est la pirouette audacieuse que l'ancienne secrétaire générale adjointe de l'Elysée, Anne Lauvergeon , réussie en devenant associée gérante de Lazard Frères, membre du conseil de Pechiney, pour finir directrice générale adjointe d'Alcatel Télécom. Jean-Charles Naouri, ancien directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, ministre des finances, devient, quant à lui, associé gérant de la banque Rothschild, un poste qu'occupe également  Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur.

En ce qui concerne Françoise de Panafieu (Ambassadeur, Délégué Permanent de la France auprès de l'UNESCO, Adjointe au Maire de Paris), ancienne candidate à l'élection pour la mairie de Paris, ces appuis pour la campagne autant que ses arrières en cas d'échec étaient assurés.
En effet, elle a le privilège de côtoyer de nombreuses personnalités du milieu économique français en tant que membre de l'ASPEN France.

ASPEN INSTITUTE

Cette organisation est présidée par le membre créateur d'ASPEN France également membre d'ASPEN Institute aux États-Unis Olivier MELLERIO, et le poste de Vice-Président est occupé par Patrice VIAL, le Président Directeur Général de la banque Morgan Stanley SA dépendant de la famille Rothschild. D'autre part,existe au sein de l'ASPEN France, un conseil d'orientation rassemblant des Bilderbergers dont le bien connu moteur de l'Union Européenne Jacques Delors et le Président de Lafarge,Bertrand Collomb .

Les compagnies privées ne sont ni bienfaitrice, ni masochistes. Celui qui a perdu dans cette histoire ne peut être que le service public,et par delà la cohésion de la nation, la cohésion des peuples qui composent toutes les nations.

Mais tout cela serait compréhensible si les grandes associations criminelles n'assuraient pas le recyclage des fabuleux profits tirés de leurs activités avec la complicité des milieux d'affaires et l'opposition apparente de politiciens fantoches qui profitent de façon induite ou directe du système.
Les profits engendrés par les affaires du crime organisé, hors frais de blanchiment, sont estimés à 350 milliards de dollars par an. Cet argent est investit en bourse, là où les bénéfices seront rapides et élevés, contribuant à grossir une bulle financière déséquilibrant les unes après les autres les places financières de la planète.
Les activités de ces organisations sont hors la loi et leur action sur les milieux financiers est dangereuse pour la stabilité économique du monde. Mais on se doit de rajouter que l'action qu'elles ont sur l'argent qu'elles manipulent n'est même pas profitable au développement économique puisque les investissements qu'elles effectuent n'ont qu'un but : le profit maximum en un minimum de temps.

Offshore, of course !

La classe politique coupable de faire semblant d'agir contre ces pratiques nuisibles, a tout intérêt à laisser le système en l'état. Les pots-de-vin sont monnaie courante dans le milieu des grandes compagnies, comme nous l'a encore montré récemment l'affaire ELF, mais qu'en est-il des commissions occultes dans le milieu criminel ? Ces deux milieux sous les dorures des établissements qu'hébergent les paradis fiscaux. Les déclarations de principe pullulent sur la conduite à adopter devant les receleurs de l'argent du crime, de l'argent noir du sport, de l'industrie du spectacle ou de la mode, les complices de la fraude fiscale des particuliers ou des multinationales. Mais comme ce sont ces mêmes paradis qui servent d'intermédiaires au financement de certains partis politiques, ou qui profitent à des sociétés qui font travailler le peuple, garantissant ainsi la paix sociale, le statu quo est de rigueur.
Le FMI n'a de cesse d'intervenir pour contraindre certains pays à adopter les "bonnes" règles de conduites économiques,encourageant untel par un prêt conséquent, punissant tel autre par un embargo, et ce au mépris des populations. L'OMC ne se gêne pas pour contraindre l'Union Européenne à calquer sa réglementation sur la libérale Amérique. Les États-Unis, entre autres, ne se privent pas d'en référer au droit d'ingérence quand le comportement d'un pays n'est pas en accord avec l'idée qu'ils se font du nouvel ordre mondial. 

Il m'est difficile de croire que la mise au pas des paradis fiscaux dont 95 %sont d'anciens comptoirs ou colonies qui sont restés sous la protection des britanniques,des français, des espagnols, des néerlandais ou des américains est impossible. Tout comme il m'est difficile de croire que l'instauration de la taxe Tobin sur les échanges boursiers purement spéculatifs qui aurait pour effet de limiter ces derniers soit inefficace ou inapplicable.

Conclusion

Notre société moderne court après cet argent qui nous donne l'illusion du pouvoir et de la liberté. Mais la vérité est que la majorité des gens, des nations, des compagnies sont prisonnières de leurs dettes et que nombre de médias, de politiciens ou de chercheurs sont redevables ou dépendant de ceux qui les soutiennent financièrement. C'est pour ces raisons qu'il me paraît évident que l'argent n'est en fait qu'un instrument de contrôle.
Le 21 novembre 1933, le président américain Franklin D. Roosevelt écrivit à un confident : "La vérité en ce domaine est, comme vous et moi le savons, que dans les grands centres un élément financier possède le gouvernement, et ce depuis le temps d'Andrew Jackson. "

 

conspiration org

samedi

Référendum , Citations

 

LE GRAND CIRQUE DES OUI--OUISTES

 

Avec Alain Duhamel, votez oui contre les imbéciles

Ce qui n’était pas prévu, c’est que les peuples puissent refuser ce que proposent les gouvernements. » (Michel Rocard, International Herald Tribune, 28.7.92)

« Ce n’est pas un hasard si la construction européenne doit plus aux raisonnements des élites qu’aux impulsions des peuples. Elle est le fruit d’une longue méditation sur l’Histoire. C’est un produit culturel. Non un élan irréfléchi, un hoquet des masses, arraché dans un mouvement de foule ou une improvisation d’éloquence. » ( Jean Boissonnat, L’Expansion, 3.9.92)

Dominique Reynié [politologue, Laisse d’Or de PLPL] : « S’il y a référendum, un déferlement poujadiste est inéluctable.»

Roland Cayrol [politologue] : « Déjà chez nous, quand on parle des institutions, tout le monde s'endort. […] Ne demandez pas aux Français de s'intéresser à ça. (« C' dans l'air », France 5, 27.10.03)

« Fallait-il faire un référendum ? Je ne l’ai jamais pensé. Tout ce qu’a de bon la volonté générale, c’est la représentation populaire qui le canalise et le cristallise. La collectivité, elle, est plus sensible au caprice et surtout à la peur. Les partisans du ‘‘non’’ au référendum sont plus émotifs, plus passionnels, plus mobilisés. » ( Jean Daniel, Le Nouvel Observateur, 27.8.92)

« Le rôle d’un dirigeant politique de gauche, ce n’est pas de suivre ce qu’est le mouvement d’humeur, ce n’est pas d’être derrière tous les fantasmes populistes, ce n’est pas d’enfourcher tous les chevaux souverainistes, au prétexte qu’ils seraient parfois, c’est vrai, partagés par l’opinion. » (François Hollande, Le Grand Jury de RTL, 22.11.04)

« François Mitterrand a joué les apprentis sorciers. Moteur de la construction européenne au long de ses deux mandats, il a décidé d’organiser un référendum sur le traité de Maastricht alors que rien ne l’y obligeait. Où en serait l’Europe si un seul chef d’État avait osé soumettre le traité de Rome au verdict populaire ? » (Courrier International, 3.9.92)

« C’est une grosse erreur d’organiser un référendum. […] Je ne crois pas que les Français, individuellement, puissent avoir une opinion sur le traité. C’est trop compliqué. » (Antoine Pinay, Le Figaro, 9.9.92)

« Beaucoup de gens ne comprennent toujours pas l'Europe. Et ce que les gens ne comprennent pas bien, ils ne le votent pas bien. » (Daniel Bilalian, TV Magazine, 13.6.04)

« Le traité de Maastricht fait la quasi-unanimité de l’ensemble de la classe politique. Les hommes politiques que nous avons élus sont tout de même mieux avertis que le commun des mortels. » (Élisabeth Badinter, Vu de Gauche, septembre 1992)

« Ainsi qu’on l’a vu lors du référendum interne du PS, tous les médias et tous les partis de gouvernement, sans oublier l’establishment économique, feront campagne pour le oui. » (Éric Zemmour, Le Figaro, 31.12.04)

Le non « va consister à flatter les passions qui font une France réactive, conservatrice, étatiste, égalitariste, passions négatives et réactives, passions qui nous isolent et sur lesquelles on ne peut guère construire que du ressentiment. » (François Éwald, Les Échos, 5.10.04)

« Il y a bien sûr aussi beaucoup de partisans du oui, c’est le cas de la majorité des éditorialistes. Mais c’est le propre de la majorité des élites françaises, comme au sein de tous les pays européens d’ailleurs. Ce qui ne signifie pas qu’il y ait une domestication de la pensée ; ils bénéficient simplement d’une meilleure information que les autres et suivent de plus près les débats – c’est leur métier. » (Alain Duhamel, janvier 2005, site www.expression-publique.com)

oui contre Auschwitz, pour Airbus et pour Danone

« Il y a eu deux événements importants cette semaine qui expliquent pourquoi l'Europe est une nécessité absolue quand on est républicain. L'un est Auschwitz, l'horreur, l'abomination. Une Europe pour dire plus jamais ça, pour être un rempart contre la barbarie. L'autre fait qui est tourné vers le futur, c'est le nouvel Airbus. […] En juin prochain, on votera pour ou contre l'Europe, point final. » ( Jack Lang, TF1, 25.1.05)

« Tout le contenu du nouveau traité est depuis plus de vingt ans inscrit en lettres d'or dans nos stratégies industrielles. » (Antoine Riboud, PDG de Danone, Libération, 7.5.92)

Votez non, ce sera oui quand même

« Si seuls les quatre-cinquièmes des États ont ratifié le traité dans un délai de deux ans, le Conseil européen se saisit de la question. Cela signifie que, si leur masse critique est suffisante, les États qui auront ratifié le traité iront de l'avant. Ils […] se réuniront le lendemain pour approuver la nouvelle Constitution. Ceux qui pensent que rien ne se passera en cas d'échec se trompent. Nous avons trop investi dans cette Constitution pour accepter son échec. » (Inigo Mendez de Vigo, député européen, Le Monde, 5.1.05)

Avec le oui, on va se parler, on va s’aimer

« Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé. » (Michel Sapin, ministre socialiste des finances, Le Monde, 6.5.92)

« Au-delà des considérations techniques, la création d’une monnaie unique en Europe a une signification plus profonde. C’est la naissance d’un langage commun. » ( Jean Boissonnat, L’Expansion, 3.9.92)

« On ne peut dire que “oui”, oui à la paix, oui à la compréhension entre les peuples, oui à l’union qui fait la force. » ( Jacques Delors, L’Yonne républicaine, 24.8.92)

« Interrogez les peuples de Bosnie, de l’ex-Yougoslavie, de Pologne et des autres pays. Ils nous disent : “ chers amis français, entendez-nous. Apportez-nous votre soutien et votre oui. Ce sera un oui à la française, à l’amitié, à la paix, à l’union. Votre oui à l’union fera tâche d’huile dans nos pays où nous souffrons tant ”. Les gens qui sont aujourd’hui sous les bombes seraient désespérés si les Français tournaient le dos à l’unité européenne. » ( Jack Lang, France Inter, 18.9.92)

« La merveilleuse légende de l’Europe s’inscrit surtout dans l’ordre de la dynamique et du symbole. Cette décision prise par des pays libres et souverains de préférer la coopération à la guerre est stupéfiante lorsqu’on y pense. Le seul éclair apparu dans les ténèbres de l’histoire depuis qu’elle existe. » ( Jean Daniel, Le Nouvel Observateur, 25.11.04)

« Je crois que l’Europe est la plus belle nouvelle dans l’histoire de l’humanité depuis cinquante ans. » (Harlem Désir, Le Monde, 21.10.04)

« Je crains qu’en disant non, en votant “non”, en refusant, au motif qu’il est bon mais pas parfait, le texte proposé, vous ne preniez le risque de rompre purement et simplement la chaîne de l’espérance. » (BHL, Le Point, 23.09.04)

Le peuple de gauche vote oui avec l’aristocrate Giscard

« [Comme le 20 septembre 1792], le 20 septembre 1992 il y aura d’un côté l’Europe du mouvement, celle des Lumières, celle de l’espérance incarnée par l’armée révolutionnaire porteuse d’universalité et de l’autre les forces du passé, contre-révolutionnaires, amalgame d’armadas conduites par des despotes en dentelle de l’Europe réactionnaire dont le seul moteur est le refus. » (Ségolène Royal à Strasbourg, 17.9.92)

« Voter contre ce traité, ce serait voter contre nous-mêmes, contre l’histoire, contre le socialisme démocratique. » ( Jack Lang, Le Nouvel Observateur, 21.10.04)

« Il faut ratifier ce texte car, pour la première fois, il dessine l’Europe que nous voulons : une Europe politique et sociale. » (Bertrand Delanoë et Dominique Strauss-Kahn, Le Monde, 3.7.04)

« Jamais un traité européen n’avait assigné à la construction européenne des objectifs aussi proches de ceux des socialistes. » (Dominique Strauss-Kahn, Le Nouvel Observateur, 11.11.04.)

« Oui, pour aller de l’avant dans les conquêtes sociales, il n’est d’autre avenir que la Constitution de l’Europe. » ( Julien Dray, Assemblée nationale, 6.5.9 2)

« Mon raisonnement est profondément social-démocrate. À vrai dire, je n’ai pas encore compris pourquoi les libéraux veulent de cette Europe-là » (Michel Rocard, Libération, 3.8.92)

« Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. » (Alain Madelin à Chalon- sur-Saône, 4.9.9 2)

« Prétendre que ce projet constitutionnalise le libéralisme est un simple mensonge. »(Bernard Guetta, France Inter, 11.12.03)

« Sans enthousiasme, fort perturbé, avec un soupçon de mauvaise conscience, je voterais oui. » ( Jean-François Kahn, Marianne, 27.11.04)

Voter non, c’est voter pour la mort dans d’atroces souffrances

« Si le “non” l’emporte, on ne reparlera plus de l’Europe mais des batailles qui se sont déroulées au cours des siècles passés . » (Simone Veil, 14.9.92)

« Si le “non” l’emporte, on sait ce que se passera : l’Europe continuera sans nous, la France sera diminuée, appauvrie, méprisée. » (Ségolène Royal, RTL, 4.10.0 4)

« Si, par malheur, le scénario-catastrophe que j’imagine devait se produire, il y a aurait deux conséquences . La première, en vérité mineure, serait de déconsidérer les socialistes français à l’échelle de l’Europe. La seconde, majeure, serait de rayer pour dix ans la diplomatie française du théâtre d’opérations mondial. » ( Jacques Julliard, Le Nouvel Observateur, 18.11.04)

« Un “non” au référendum serait pour la France et l’Europe la plus grande catastrophe depuis les désastres engendrés par l’arrivée de Hitler au pouvoir. » ( Jacques Lesourne, Le Monde, 19.9.92)

Les nazis votent non

« Je suis persuadé que les jeunes nazillons qui se sont rendus odieux à Rostock votent “non” à Maastricht. » (Michel Rocard, Le Figaro, 17.9.9 2)

« Préfère-t-on la logique de l’épuration ethnique à celle de l’intégration européenne ? » ( Jean-François Kahn, L’Événement du Jeudi, 3.9.92)

« En votant “non”, nous donnerions un magnifique cadeau, sinon à Hitler, à Bismarck. » (Alain- Gérard Slama, Le Figaro, 18.9.92)

« Moi aussi, j’ai peur de l’Allemagne. […] Il ne faut pas prendre l’Allemagne pour un gros chien dressé parce qu’elle a été irréprochablement démocratique depuis quarante-cinq ans. » (Françoise Giroud, Le Nouvel Observateur, 3.9.92)

« M. De Villiers, donc s’installa à l’Elysée. […] Le “non” français à Maastricht fut interprété, de fait, comme un encouragement aux nationalismes. Il relança la guerre dans les Balkans . […] Si bien que, sans aller, comme certains, jusqu’à imputer à ce maudit “non” le soulèvement transylvain, la nouvelle guerre de Trente ans, entre Grèce et Macédoine, les affrontements entre Ossètes du Nord et du Sud, puis entre Russes et Biélorusses, bref, sans aller jusqu’à lui attribuer toutes les guerres tribales, ou para tribales, qui enflammèrent l’Europe de l’Est, on ne peut pas ne pas songer que c’est lui, et lui seul, qui offrit à Berlin l’occasion de son nouveau “Reich”. » (B HL, Le Figaro, 18.9.92)

Votez oui pour avoir des joujoux, des sous et des sourires

« Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie » (Michel Rocard, Ouest-France, 27.8.92)

« Si le Traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, RTL, 30.7.92)

« Le traité d’union européenne se traduira par plus de croissance, plus d’emplois, plus de solidarité. » (Michel Sapin, ministre socialiste des finances, Le Figaro, 20.8.92)

« L’Europe, ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry à Béthune, 12.9.92)

« Plus que jamais, le monde a besoin d’Europe pour se moins mal porter. » (Olivier Duhamel, JDD, 18.7.04)

« Avec Maastricht, on rira beaucoup plus. » (Bernard Kouchner, Tours, 8.9.92)

« L'effort de rationalité qu'exige l'adhésion à la Constitution reste à construire dans l'opinion. » (Pierre Le Marc, France Inter, 8.9.04)

Votez non, c’est voter Bush

« Ne nous y trompons pas, en cas de non français, c’est Bush qui serait le grand vainqueur » (Claude Allegre, Libération, 12.10.04)

« Dire oui au traité, c’est plus que jamais dire à Bush que nous ne le laisserons pas faire. Dire non, c’est apporter un soutien de plus à ce fauteur de guerre, c’est déstabiliser l’Europe et donc faire le jeu de l’impérialisme américain. » ( Jack Lang, cité par Libération 5.11.04)

« S’il est bien un individu qui souhaitait ardemment aujourd’hui un affaiblissement de l’Europe, c’est bien le président Bush. » (Michel Rocard, Libération, 2.7.04)

Oui, l’humoriste de Charlie hebdo est un âne

« Le traité, quoi qu’on en dise, loin de trahir l’opinion majoritaire des peuples concernés, la reflète plutôt fidèlement. » (Philippe Val, Charlie hebdo, 24.11.04)

Oui, comme disait ma grand-mère « Moi, mon idée dans cette affaire, c’est le bon vieux proverbe de ma grand'mère : “un tiens vaut mieux que deux tu l’auras”. Le projet de constitution européenne n’est pas parfait, loin de là. Mais elle est où la perfection ?» (Alain Rémond, Marianne, 27.11.04)

« Cette raison de plus de voter oui s’appelle Laurent Fabius. » (Sylvain Bourmeau, Les Inrockuptibles, 1.12.04)

Votez oui pour la Bourse

« Si vous voulez que la Bourse se reprenne, votez “oui” à Maastricht ! » (Michel Sapin, université d’été du PS à Avignon, 31.8.92)

Avec l’Europe, on mangera proprement dans le wagon restaurant « Pour pouvoir dîner à la table de l’Europe [monétaire], encore faut-il savoir se tenir à cette table et ne pas manger avec ses doigts. […] Si la monnaie unique a un mérite, et un seul, c’est d’obliger les pays à se conduire correctement. » ( Jean-Marc Sylvestre, France Inter, 18.9.92)

« La France est une locomotive. Elle n’a pas le droit d’être dans le wagon de queue. […] Le train de l’espoir ne passe pas deux fois. » ( Jack Lang, RTL, 23.8.92)

«Si la France disait, soudain, “non” à tout ce qu'elle a fait depuis près d'un demi siècle, non seulement elle y perdrait son rôle de locomotive de l'Europe mais son tandem avec l'Allemagne en serait compromis et les rênes de l'Union seraient reprises par celles des capitales qui rêveraient de limiter l'Europe à un espace économique commun, politiquement et militairement dépendant des Etats-Unis. » (Bernard Guetta, France Inter, 1.12.04)

Votez oui contre PLPL

« La bataille pour le “oui” sera dans ces conditions évidemment la grande bataille pour la liberté de notre continent, et je l’espère la grande défaite de tous ces altermondialistes qui ont tout à la fois la candeur et l’impudence de se déclarer “antilibéraux”, disons plus simplement ennemis de la liberté. » (Alexandre Adler, Le Figaro, 20.10.04)

« Ceux qui sont, au sein du Parti socialiste, contre le marché et contre la concurrence, il sont pour quoi ? Ils sont pour quelque chose de plus dirigiste que la Chine communiste d’aujourd’hui ? » (Alain Duhamel, RTL, 15.11.04)

« Si le “oui” l’emporte, le PS accomplira l’abjuration officielle de la matrice marxiste. C’en sera fini du mythe de la rupture. » (Christophe Barbier, L’Express, 4.10.04)

Votez « oui », le RTA en a envie ! « Il n’y a certes pas de raison d'Etat européenne qui obligerait au “oui” - ce serait la pire des pédagogies. Mais il y a une certaine idée de la politique qui oblige à ne pas se moquer de l'intelligence des citoyens. » (Edwy Plenel, Le Monde2, 18.9.04)

 HOMME MODERNE

mercredi

Zoom sur une Constitution piégée

 

Le but de la Constitution européenne est de fixer pour l'éternité les conditions nécessaires à un nouvel esclavage et à la maximisation du profit des entreprises, quels que soient les futurs gouvernements et parlements élus par les citoyens. En incluant des domaines qui doivent rester du domaine de la loi, la Constitution enferme l'Europe dans une camisole de force ultra-libérale et vide la démocratie de son contenu. La Constitution consacre aussi l'absence de pouvoir du Parlement, seule institution européenne à être élue démocratiquement. Zoom sur quelques uns des articles piégés de la Constitution européenne...

Démocratie

Suprématie de la constitution européenne sur les constitutions et lois nationales

article I-6:
La Constitution et le droit adopté par les institutions de l'Union, dans l'exercice des compétences qui sont attribuées à celle-ci, priment le droit des États membres.

Un Parlement au pouvoir extraordinairement limité

Le parlement ne peut pas prendre l'initiative d'une loi, contrairement à l'usage dans toutes les démocraties:

article I-26, 2
Un acte législatif de l'Union ne peut être adopté que sur proposition de la Commission, sauf dans les cas où la Constitution en dispose autrement.

Le parlement peut demander à la Commission de bien vouloir élaborer une loi, mais la Commission n'est obligée à rien:

article III-332
Le parlement européen peut, à la majorité des membres qui le compose, demander à la Commission de soumettre toute proposition appropriée sur les questions qui lui paraissent nécessiter l'élaboration d'un acte de l'Union pour la mise en œuvre de la Constitution. Si la Commission ne soumet pas de propositions, elle en communique les raisons au Parlement européen.

Libertés et droits civiques

Une Charte des droits fondamentaux vidée de son contenu par les annexes

La Constitution européenne contient des "annexes" ignorées du public et dont les partisans du "oui" ne parlent jamais. Ces annexes vident de son contenu la "Charte des droits fondamentaux" incluse dans la constitution et présentée par les partisans du "oui" comme un grand progrès.
Voir la
page spéciale à ce sujet.

Le gadget du "droit de pétition"

article I-47
4. Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre significatif d'États membres [combien?...], peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de l'application de la Constitution.

Le droit de pétition proposé par la Constitution est imprécis, et il se limite au pouvoir "d'inviter" la Commission à prendre une mesure. Les citoyens proposent, mais de toute façon, c'est la Commission qui dispose. De plus, les pétitions doivent se limiter à avoir pour objet une meilleure application de la Constitution. Les options ultra-libérales fixées à jamais par la Constitution (et notamment la "concurrence libre et non-faussée") ainsi que leurs conséquences économiques et sociales ne pourront donc pas faire l'objet de pétitions.

Economie

La "concurrence libre et non-faussée" et la "compétitivité" comme valeurs suprêmes
La mondialisation et l'absence de protections douanières sont "constitutionnalisées"

La "concurrence libre et non-faussée" et la "compétitivité" sont définis comme "objectifs de l'Union" dès l'article 3:

article I-3
2. L'Union offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice sans frontières intérieures, et un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.
3. L'Union oeuvre pour le développement durable de l'Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement. Elle promeut le progrès scientifique et technique."

Le paragraphe 3 mélange allègrement des objectifs complètement contradictoires. Une économie "hautement compétitive" (c'est à dire qui impose le moins possible de contraintes aux entreprises et qui offre la fiscalité et les salaires les plus bas possibles) est peu compatible avec le "développement durable", la "croissance équilibrée", le "progrès social", ou le "niveau élevé de protection de l'environnement".

Mais ces contradictions sont départagées par la suite de la Constitution. Les objectifs sociaux ou environnementaux ne sont en effet jamais assorti de règles ou d'obligations précises, alors que la "compétitivité" et la "libre concurrence" sont confirmés et précisés par un grand nombre d'articles.

article III-209
L'Union et les Etats membres agissent en tenant compte de la diversité des pratiques nationales, en particulier dans le domaine des relations conventionnelles, ainsi que de la nécessité de maintenir la compétitivité de l'économie de l'Union.

article III-279
1. L'Union et les États membres veillent à ce que les conditions nécessaires à la compétitivité de l'industrie de l'Union soient assurées.
A cette fin, conformément à un système de marchés ouverts et concurrentiels, leur action vise à:
a) accélérer l'adaptation de l'industrie aux changements structurels;
b) encourager un environnement favorable à l'initiative et au développement des entreprises de l'ensemble de l'Union; (...)

article III-178
Les États membres conduisent leurs politiques économiques pour contribuer à la réalisation des objectifs de l'Union, tels que définis à l'article I-3, et dans le contexte des grandes orientations visées à l'article III-179, paragraphe 2. Les États membres et l'Union agissent dans le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre, favorisant une allocation efficace des ressources, conformément aux principes prévus à l'article III-177.

article III-177
Aux fins de l'article I-3, l'action des États membres et de l'Union comporte, dans les conditions prévues par la Constitution, l'instauration d'une politique économique fondée sur l'étroite coordination des politiques économiques des États membres, le marché intérieur et la définition d'objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

Une "économie de marché ouverte" désigne l'absence de taxes douanières et de restrictions aux importations.

L'absence de protections douanières est le fondement de la "mondialisation". C'est ce qui permet de mettre en concurrence directe les salariés de tous les pays, afin de faire baisser les salaires et de réduire les droits sociaux. L'absence de protections douanières se trouve ainsi "constitutionnalisée", sans possibilité de changement quels que soient les choix électoraux futurs.

Et pour que ce soit bien clair, d'autres articles enfoncent le clou à ce sujet:

article III-314
Par l'établissement d'une union douanière conformément à l'article III-151, l'Union contribue, dans l'intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres.

article III-157, 2
Le Parlement européen et le Conseil s'efforcent de réaliser l'objectif de libre circulation des capitaux entre États membres et pays tiers, dans la plus large mesure possible et sans préjudice d'autres dispositions de la Constitution.

article III-156
Dans le cadre de la présente section, les restrictions tant aux mouvements de capitaux qu'aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.
.

Comme on le voit, la Constitution est beaucoup plus précise et coercitive quand il s'agit du libéralisme économique que pour les droits sociaux, les droits civiques, ou l'environnement.

De plus, cet article III-156 enlève à jamais toute possibilité aux états européens de contrôler les flux de capitaux, ce qui rend au passage toute taxe Tobin impossible.

Aucune constitution démocratique dans le monde ne contient ce genre de dispositions qui doivent relever de la loi (modifiable par les représentants élus du Peuple) et non de la Constitution.

Une harmonisation sociale confiée au bon-vouloir du "marché"

article III-209
L'Union et les États membres agissent en tenant compte (...) de la nécessité de maintenir la compétitivité de l'économie de l'Union. Ils estiment qu'une telle évolution résultera tant du fonctionnement du marché intérieur, qui favorisera l'harmonisation des systèmes sociaux, que des procédures prévues par la Constitution et du rapprochement des dispositions législatives,réglementaires et administratives des États membres. (...)

Dans un autre article, un paragraphe promet une convergence des législations des états, mais le paragraphe suivant exclut la convergence fiscale et sociale du champ d'application de l'article, alors que c'est précisément le seul moyen d'empêcher les délocalisations et le dumping fiscal et social au sein de l'Europe:

article III-172
1. Sauf si la Constitution en dispose autrement, le présent article s'applique pour la réalisation des objectifs visés à l'article III-130. La loi ou loi-cadre européenne établit les mesures relatives au rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres qui ont pour objet l'établissement ou le fonctionnement du marché intérieur. Elle est adoptée après consultation du Comité économique et social.
2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas aux dispositions fiscales, aux dispositions relatives à la libre circulation des personnes et à celles relatives aux droits et intérêts des travailleurs salariés.

"Flexibilité" des salariés

Pour des entreprises toujours plus "compétitives", il faut des salariés toujours plus "flexibles":

article III-203
L'Union et les États membres s'attachent, conformément à la présente section, à élaborer une stratégie coordonnée pour l'emploi et en particulier à promouvoir une main-d'oeuvre qualifiée, formée et susceptible de s'adapter ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l'évolution de l'économie, en vue d'atteindre les objectifs visés à l'article I-3 (...)

Services publics

Les services publics ne sont pas explicitement reconnus par la Constitution qui ne parle que de "services d'intérêt économique général". Ce terme assez vague permet en fait d'englober les services fournis par des entreprises privées.

Par contre, les documents de la Commission européenne (en particulier le Livre Blanc de 2004 adopté par le Parlement) sont plus explicites: les pouvoirs publics ne peuvent créer des services d'intérêt économique général (SIEG) que si deux conditions sont remplies:
a) que le marché (l'initiative privée) ne fournisse pas le service.
b) que ce SIEG respecte les règles de la concurrence.

La Constitution est aussi plus explicite quelques articles plus loin, en imposant la "libéralisation" des services publics, et en encourageant les Etats à aller encore plus loin que la réglementation européenne dans ce domaine:

article III-148
Les Etats membres s'efforcent de procéder à la libéralisation des services au delà de la mesure qui est obligatoire en vertu de la loi cadre européenne adoptée en application de l'article III-147.

article III-147, 2
La loi-cadre européenne visée au paragraphe 1 porte, en général, par priorité sur les services qui interviennent d'une façon directe dans les coûts de production ou dont la libéralisation contribue à faciliter les échanges des marchandises.

Menace sur les subventions à la culture

La Constitution fait mine d'autoriser les subventions à la culture, pour en limiter aussitôt le champ d'application à ce qui ne contredit pas la sacro-sainte "concurrence libre et non-faussée". Or n'importe quelle subvention à un secteur culturel où opèrent des entreprises (comme le cinéma, la télévision, ou la production musicale) a pour effet de fausser la concurrence entre les bénéficiaires des subventions et les autres.

article III-167, 3
Peuvent être considérés comme compatibles avec le marché intérieur: (...)
d) Les aides destinées à promouvoir la culture et la conservation du patrimoine, quand elles n'altèrent pas les conditions des échanges et de la concurrence dans l'Union dans une mesure contraire à l'intérêt commun.

Environnement

Encouragement de l'agriculture industrielle

Les "objectifs de l'Union" (voir plus haut) incluent "un niveau élevé de protection de l'environnement. Mais la Constitution fixe définitivement le choix d'une agriculture industrielle où les quantités produites sont davantage prises en compte que la qualité des produits, et le respect de l'environnement ou de la santé des consommateurs.

article III-227
1. La politique agricole commune a pour but :
a) d'accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique et en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main d'oeuvre.

Politique extérieure et militaire

Perte du contrôle du siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU

Avec la Constitution européenne, la France ne pourrait plus utiliser librement le siège dont elle dispose au Conseil de sécurité de l'ONU. Elle conserverait son siège au Conseil, mais elle serait dans l'obligation d'y défendre la position de l'Union Européenne.

article III-303, 2
Les États membres qui sont membres du Conseil de sécurité défendront, dans l'exercice de leurs fonctions, les positions et les intérêts de l'Union (...)
Lorsque l'Union a défini une position sur un thème à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies, les États membres qui y siègent demandent que le ministre des Affaires étrangères de l'Union soit invité à présenter la position de l'Union.

Une politique de défense prisonnière à jamais du cadre de l'OTAN

article I-41, 2
La politique de l'Union (...) respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique Nord pour certains Etats membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'OTAN et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre.

article I-41, 7
Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'OTAN, qui reste, pour les états qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en oeuvre.

Obligation constitutionnelle d'augmenter les dépenses militaires

article I-41, 3
Les états membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires.

 

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lundi

La Fédération Européenne

La transformation de l’Union Européenne en un Etat supranational, un pas vers l’instauration du Nouvel Ordre Mondial

Le site www.eurosceptic.ro cite le professeur émérite de sciences sociales, Anthony Coughlan, de la Trinity College de Dublin. Celui-ci présente, dans un article intitulé Vous serrez piétinez (These boots gonna walk all over you), la façon dont on tente la transformation de l’Union Européenne en un État supranational, par l’imposition du Traité de Lisbonne contraire à la volonté des européens.

La Fédération Européenne

Tous les États fédéraux classiques, écrit Anthony Coughlan, formés par le transfert du pouvoir de la part des petits États constituants vers une autorité fédérale supérieure, se sont progressivement développés, comme cela se passe à présent avec l’Union Européenne. L’Allemagne fédérale, SUA, l’URSS, le Canada et l’Australie du XIXème siècle sont des exemples classiques. L’Union Européenne l’a acquise beaucoup plus vite que n’importe lequel de ces États fédéraux.

La principale différence entre ces fédérations classiques et la nouvelle Union tient au fait que dans ces États, les peuples parlaient la même langue et partageaient la même histoire, culture et solidarité nationale, qui offre une base démocratique et une légitimité aux autorités supérieures. Tous les États stables sont fondés sur des communautés où les gens parlent la même langue et s’identifient l’un à l’autre comme un seul peuple – nous. D’autre part, dans l’Union Européenne il n’existe aucun peuple européen. Le traité de Lisbonne représente un essai de construction artificielle d’une fédération européenne très centralisée, en partant du haut vers le bas, sur la base des peuples de l’Europe, sans l’information et le consentement librement exprimé de ceux-ci.

S’il était question d’une Fédération Européenne démocratique et acceptable, la demande constitutionnelle élémentaire serait que ses lois soient initiées et approuvées par les représentants directement élus du peuple, dans le Parlement de l’Union ou les parlements nationaux. Malheureusement, ni le Traité de Lisbonne, ni la Constitution de l’Union ne prévoient cela.

En conférant plutôt indirectement une constitution à la nouvelle Union, le Traité de Lisbonne représente ce que le premier belge Guy Verhofstadt nommait la clef de voûte d’un État fédéral européen. Pour les élites politiques euro-fédéralistes, qui ont instrumenté pendant des décennies ce processus, cela représente un accomplissement de ce que la Déclaration Schuman de 1950, qui avait fondé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, déclarait être “le premier pas dans la Fédération de l’Europe.

Les dix aspects clef signales par Anthony Coughlan

  1. Pour masquer l’ampleur des changements, le nom d’Union Européenne sera maintenu, mais le Traité de Lisbonne modifie fondamentalement la nature de l’Union. L’importance des modifications sera ainsi cachée aux citoyens. Celles-ci vont être réalisées en trois étapes:

    • Accorder une personnalité juridique à l’Union Européenne,
    • La Nouvelle Union remplacera les attributions et les institutions de l’actuelle Communauté européenne, dans les domaines de la politique externe, de la justice et des affaires internes,
    • Les Européens vont effectivement devenir des citoyens d’UE, statut qui sera au-dessus du fait qu’ils soient citoyens de leur nation.

  2. En accordant à UE une personnalité juridique, on crée un État supranational, une union fédérale, avec des citoyens d’Union, où les États membres sont réduits au statut de provinces ou régions.
  3. Le Traité de Lisbonne permet à la nouvelle Union d’agir comme un État dans sa relation avec d’autres États et ses citoyens. Les États membres vont garder leurs constitutions nationales, mais celles-ci seront subordonnées à une nouvelle Constitution d’UE, exactement comme dans l’ancienne URSS.
  4. Le Traité de Lisbonne transforme le statut actuel de citoyen d’UE, qui est complémentaire au fait qu’il soit citoyen de sa nation, ce qui veut dire que tous les 500 millions d’européens auront automatiquement la double citoyenneté, le titre de citoyen européen étant séparé du titre national, avec des droits et obligations supérieurs à celui-ci.
  5. Comme signe de la transformation en une union fédérale, sera créé un Parlement d’Union pour les citoyens de la nouvelle Union. Les actuels “représentants des peuples des États membres” deviennent des représentants des citoyens de l’Union.
  6. Il sera créé un cabinet de ministres pour le nouvel État. En conformité avec le nouveau cadre constitutionnel, ceux-ci devront promouvoir les valeurs de l’Union, soutenir ses objectifs et servir ses intérêts.
  7. Créer la fonction de président de l’Union.
  8. Il sera créé un code de droits civils pour les citoyens de la nouvelle Union. Ceux-ci seront établis par la Cour de justice de l’Union et seront imposés sur tout le territoire de l’Union. Dans ce cas, si à un moment donné l’Union décide, par exemple, de légaliser les mariages entre les homosexuels (il existe déjà une proposition dans ce sens), cela devient automatiquement obligatoire dans toute l’Union.
  9. Les parlements nationaux deviennent subordonnés à la nouvelle Union. Déjà les Parlements nationaux ont perdu une grande partie de leurs pouvoirs, les législations étant recommandées par l’Union, c’est-à-dire que les citoyens qui élisent ces Parlementaires ont déjà perdu le droit de décider qui établit les lois.
  10. La nouvelle Union a le droit de s’accorder de nouveaux pouvoirs.

Le professeur Coughlan conclut: Une fois ratifié le Traité de Lisbonne, je ne vois aucune fonction majeure dans l’État que la nouvelle Union n’aie. Celle-ci sera à même d’obliger les États membres à participer à des guerres contrairement à leur volonté. Le Traité ne prévoit pas que l’Union puisse aller en guerre, alors que les États membres s’abstiennent.

Pourtant la nouvelle Union aura son propre gouvernement, avec des branches législatives, exécutives et juridiques, son président, ses citoyens, son propre code des droits de l’homme, sa propre monnaie, des politiques économiques et fiscales, la possibilité de conclure des traités internationaux, son propre ministre des affaires étrangères, son corps diplomatique et son représentant à l’ONU, son code pénal et un procureur général. Déjà elle a les symboles d’un États national, comme le drapeau, l’hymne, la devise et la fête annuelle officielle.

par Mihaela Gheorghiu

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