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samedi

Mass média coupables de tromperie

Le tribunal international pour l’Irak déclare les mass media traditionnels coupables de tromperie

La déclaration d’un jury de conscience quant à l’illégitimité de la guerre en Irak

Le 14 février 2005 à Rome, un tribunal populaire a décidé qu’une grande partie des mass média occidentaux est coupable d’incitation à la violence et d’avoir trompé le public par la façon dont elle a rendu compte de la guerre en Irak.

L’occupation de l’Irak, seulement justifiée par la lutte des USA pour la suprématie mondiale

Le Tribunal Mondial pour l’Irak (World Tribunal on Irak) est une Cour populaire constituée pour établir la vérité sur l’occupation de l’Irak. Elle est formée d’intellectuels, de défenseurs des droits de l’homme et d’organisations non-gouvernementales du monde entier, selon le modèle du Tribunal Rusell. Ce dernier a été constitué en novembre 1966 contre la guerre du Vietnam, à l’initiative du philosophe britannique Bertrand Russell et du philosophe français Jean Paul Sartre.

Depuis 2003, le Tribunal Mondial pour l’Irak a réalisé de nombreuses actions, parmi lesquelles des débats publics, des auditions de témoins et des investigations concernant divers aspects de la guerre en Irak, comme : la légalité de celle ci, la violation des lois internationales, les résolutions de l’ONU et des droits de l’homme réalisés par les pays qui ont initié la guerre, surtout les USA et la Grande Bretagne, l’utilisation de l’uranium par les armées d’occupation, la manipulation de l’opinion publique internationale par les mass média, les conséquences sociales, économiques et culturelles de l’occupation de l’Irak. Un chapitre important est dédié au rôle que Le Projet pour le nouveau siècle américain (Project for the New American Century) a joué dans le déclenchement de la guerre, mais aussi la place occupée par l’invasion de l’Irak dans ce plan de domination militaire de la planète.

La séance finale a eu lieu le 20 mars 2005 à Istanbul, et les conclusions des deux ans d’auditions ont été synthétisées dans un rapport nommé La déclaration d’un jury de conscience (Déclaration of the Jury of Conscience). La conclusion finale est claire: l’invasion et l’occupation de l’Irak ont été et sont toujours illégales. Les justifications offertes par les gouvernements des USA et de la Grande Bretagne pour l’occupation de l’Irak en mars 2003 se sont trouvées être fausses. Il existe de nombreuses preuves qui soutiennent que la raison principale a été le contrôle et la suprématie sur le Moyen Orient et ses vastes réserves de pétrole, et comme faisant partie du processus mis en place par les USA pour obtenir le pouvoir global sur monde.

Les mass media traditionnels en sont complices

En février 2005 à Rome ont eu lieu trois jours d’audition sur la manière dont les mass média ont reflété la guerre en Irak. Des journalistes indépendants, des professeurs de journalisme, des militants des droits de l’homme et un député du Parlement Européen, Michele Santoro, ont déposé des témoignages à ce sujet.

Le jury formé de juges du Tribunal Mondial pour l’Irak a accusé les gouvernements britannique et américain d’avoir empêcher les journalistes de faire leur travail, en leur offrant de fausses informations. Le Tribunal a aussi accusé les grands médias traditionnels d’avoir censuré les nouvelles, d’avoir marginalisé et mis en danger la vie des journalistes indépendants. Le Tribunal a aussi montré que les reportages réalisés par les médias traditionnels sur l’Irak s’encadrent parfaitement dans les dispositions de l’article 6 du tribunal de Nuremberg (celui qui a jugé les crimes des nazis) : aussi bien les chefs et les organisateurs, que les instigateurs et les complices qui participent à la formulation ou à l’exécution d’un plan pour commettre une crime contre la paix, des crimes de guerre et des crimes contres l’humanité, sont responsables de tous les actes qu’ils réalisent.

Il ne s’agit pas d’un simple exercice de style que de dénoncer les médias traditionnels pour leur comportement et pour leur incompétence, a déclaré dr. Tony Alessandrini, militant pour les droits de l’homme qui a publié plusieurs articles sur la colonisation de l’Irak par les U.S.A. Ce qui nous intéresse est non seulement le rôle joué par les mass média, mais leur complicité active dans les crimes commis et qui continuent d’être encore commis contre le peuple irakien.

Les mass media traditionnels sont totalement soumis au contrôle politique

Le Dr. Peter Philips, directeur du Projet de nouvelles censurées (Project Censured) de l’Université de Sonoma, Californie, a amené plein de témoignages. Il a déclaré qu’à aucun moment, en comptant depuis les années '30, les U.S.A. n’ont été si proches d’un „totalitarisme institutionnalisé”, en ajoutant que: la société américaine est devenue la moins informée, mais aussi la meilleure en matière d’équipements de distractions (distraite de la réalité n.n.) du monde.

Le tribunal a également audité le témoignage de David Miller, l’auteur de l’ouvrage Mentez-moi ! La propagande et la distorsion médiatique dans l’attaque contre l’Irak (Tell Me Lies: Propaganda and Media Distortion in the Attack on Iraq). Miller a affirmé que le Pentagone ne veut pas reconnaître la notion de journalise indépendant, parce que celui-ci propage des informations qu’il s’efforce de masquer. Les mass média traditionnels des U.S.A. et de la Grande Bretagne sont complices parce qu’ils ont favorisé l’invasion et l’occupation de l’Irak. Toutes les études indépendantes réalisées sur les moyens de communication de masse traditionnels montrent une totale obédience de ceux-ci envers les directives politiques gouvernementales.

Fernando Suarez, politicien espagnol et euro-parlementaire, s’était décidé à déposer son témoignage devant le Tribunal Mondial pour l’Irak après la mort de son fils dans cette guerre. Suarez a raconté comment le Pentagone avait affirmé initialement que son fils a été tué d’une balle dans la tête par des irakiens, pour apprendre ultérieurement que son fils est mort parce qu’il a mis le pied sur une bombe à fragmentation américaine, arme officiellement considérée comme illégale. „Rien de ce qu’ils m’ont dit n’est vrai. J’ai découvert la vérité tout seule et cette vérité est évidente. Le 26 mars, l’armée américaine a lancé 20.000 bombes qui explosent en se fragmentant sur l’Irak, mais seulement 20% d’elles ont explosé sur place. Le reste de 80% se trouvent encore dans les villes et mettent en danger la vie des habitants paisibles. Bush a envoyé mon enfant là-bas, pour la raison que l’Irak pourrait détenir des armes illégales, mais mon fils est mort justement parce que les américains utilisent là-bas des armes illégales. Les mass média ne parleront jamais des armes illégales américaines.

Comme il fallait le prévoir, les mass média ont gardé le silence quant à l’activité du Tribunal Mondial pour l’Irak. À présent, en 2008, l’Irak est encore sous occupation américaine, et les violences continuent, avec la complicité des mass média.

Mihai Vasilescu

YOGAESO

Ben Laden est mort en décembre 2001

 

Gordon Duff : les états-Unis reconnaissent ouvertement que Ben Laden est mort depuis longtemps.

Gordon Duff

Gordon Duff, un ancien Marine US parle de sa honte et du déshonneur qu’ont représenté pour lui, et représentent encore aujourd’hui, les continuelles évocations par Bush et maintenant par Obama, de l’ennemi public numéro un, Oussama Ben Laden. Il revient sur le gâchis innommable de cette guerre faite au nom d’un simulacre de chasse à l’homme, puisque les administrations américaines successives, les Services Secrets et tant d’autres personnes même bien moins informées savent depuis longtemps que ben Laden est mort en décembre 2001 après avoir toujours nié être l’organisateur des attentats du 11-Septembre.

 

Ben Laden absent du rapport de McChrystal et du discours d’Obama: "La traque de ben Laden", une honte nationale. Il y a des années que le commentateur conservateur, l’ancien Colonel de Marine Bob Pappas, explique que Ben Laden est mort à Tora Bora et que l’affirmation du Sénateur Kerry selon laquelle Ben Laden a pu fuir avec l’aide de Bush est un mensonge. Nous savons maintenant que Pappas voyait juste. Entendre la Secrétaire d’État Clinton lors de son passage au Pakistan parler de Ben Laden était terriblement embarrassant. Ben Laden est mort le 13 décembre 2001 et maintenant enfin, Obama, McChrystal, Cheney, et tous ceux qui ne sont pas complètement stupides finissent par avouer ce qu’ils savaient depuis des années.

Cependant, puisque nous avons perdu entre 200 et 300 hommes au sein de nos meilleures troupes d’opérations spéciales alors que nous savions Ben Laden mort, quelqu’un va-t-il pour autant passer derrière les barreaux ? Et vu que nous avons dépensé 200 millions de dollars pour ces "Special Ops" à la recherche d’un homme dont on savait qu’il était mort, qui donc ira en prison pour cela ? Bush, Rumsfeld et Cheney, pour des raisons que l’on sait maintenant d’ordre POLITIQUE, parlaient continuellement d’un homme qu’ils savaient décédé, mais qui ira en prison pour cela ? Pourquoi en 2004, des vidéos qui s’avérèrent contrefaites ont-elles été brandies comme des preuves issues du Renseignement pour faire basculer des élections [américaines] à l’issue incertaine ?  C’est un acte criminel, s’il en fut.

En 66 pages, le Général Stanley McChrystal ne mentionne pas une seule fois Oussama Ben Laden. Il n’y en a que pour "le Mollah Omar" à présent. Lors de son intervention à West Point, le Président Obama n’a jamais mentionné Oussama Ben Laden non plus. Pour le Colonel Pappas, c’est très clair : le vice-président Cheney "a laissé tomber" Ben Laden il y a longtemps. Ce dernier a été tué par des soldats américains il y a plusieurs années.

L’Amérique sait qu’Oussama Ben Laden est mort le 13 décembre 2001. Après cette date, son nom a servi moins à unir l’Amérique qu’à la diviser, à piper les dés. Une fois le cas de Ben Laden réglé, nous aurions pu commencer la reconstruction d’une Nation légitime en Afghanistan, au lieu d’affronter une insurrection sans fin que nous avons nous-mêmes inventée.

Sans une politique intoxiquée par de fausses informations nous aurions pu apporter une solution diplomatique pour l’Afghanistan dès 2002, ce que nous nous refusons à faire encore aujourd’hui, et investir l’argent dans la reconstruction du pays. Cette dépense-là représente 5 cents sur un dollar, comparé à ce que nous dépensons dans une guerre contre un ennemi que nous avons nous-mêmes créé en exploitant son ignorance

Le mensonge concernant Ben Laden est un des actes les plus honteux jamais commis contre le peuple américain. Nous ne savons même pas s’il était vraiment notre ennemi. En tout cas, il n’a jamais été le personnage dépeint par Bush et Cheney. En fait, les familles Bush et Ben Laden ont toujours été proches, et cela, depuis des années.

Quel genre d’homme était Oussama Ben Laden ? L’allié des Américains contre la Russie, fils d’une riche famille saoudienne, il s’est rendu en Afghanistan pour aider les Afghans à défendre leur liberté. L’Amérique l’a alors célébré comme un héros. Les transcriptions des propos du véritable Ben Laden le montrent beaucoup plus modéré que nous le prétendons, fâché contre Israël et contre le gouvernement américain, mais n’affichant aucune colère envers les Américains et ne proférant aucune des menaces alléguées. Tout cela appartient au domaine public, pour qui souhaite s’informer.

Dans quelle mesure la tragédie de l’Amérique est-elle liée au destin de ces deux enfants de familles fortunées, longtemps liées par l’argent et l’amitié, les clans Bush et Ben Laden ?

L’un des deux fils est mort au milieu de montagnes éloignées de tout, l’autre vit dans une banlieue de Dallas espérant que personne ne soit envoyé pour venir le chercher. L’un est vétéran de combat, l’autre n’a jamais montré de courage si ce n’est depuis son confortable bureau sécurisé. L’Islam a pu voir en Ben Laden un grand leader. À présent on l’a pratiquement oublié.

Qu’a décidé l’Amérique à propos de Bush ?

Nous le savons : Ben Laden a toujours nié être impliqué dans les attentats du 11 Septembre pour lesquels en réalité il n’a jamais été inculpé. Non seulement quand il était encore en vie a-t-il nié y avoir participé, mais il l’a fait à quatre reprises, et en condamnant vigoureusement ceux qui ont perpétré ces attaques.

Cela est du ressort du domaine public, enfin public dans tous les pays sauf le nôtre. Au lieu de cela, nous avons fabriqué des films et payé des acteurs qui devaient ressembler plus ou moins à Ben Laden, lesquels acteurs ont contredit les déclarations connues de Ben Laden, jouant Ben Laden longtemps après sa mort.

Ces vidéos ont servi à justifier des budgets, des lois répressives, la torture et le vol pur et simple.

Pendant des années, nous avons reproché au gouvernement pakistanais de ne pas pourchasser un individu que tous savaient mort. Dès le 15 décembre 2001 au Pakistan, les journaux font état de sa mort. Comment pensez-vous que notre allié se soit senti alors qu’il se faisait continuellement tirer l’oreille après ses échecs répétés à capturer et à livrer quelqu’un qui n’existait plus ?

Quel effet pensez-vous que cela a pu avoir sur la crédibilité de l’Amérique au Pakistan et dans tout le monde musulman ? Étions-nous vus comme des criminels, des menteurs ou simplement comme des imbéciles ? Qu’est-ce qui vaut mieux ?

Cela aussi est une trahison.

Dans quelle mesure la mort de Ben Laden, la défaite et l’annihilation de la capacité de nuisance d’Al-Qaïda influeront-elles sur les évaluations du Renseignement, partiellement basées sur l’activité de Ben Laden, mais aussi d’Al-Qaïda en Irak qui non seulement n’a jamais existé, mais que l’on savait par ailleurs parfaitement impossible ?

Combien d’"experts du Pentagone" sont coupables de ces crimes, tous ces officiers retraités qui ont vendu leur honneur en nous envoyant en guerre pour ce que l’on sait maintenant être un très sale tour de politique intérieure, sans rapport avec la sécurité nationale ?

Je ne suis pas toujours d’accord sur tout avec le Colonel Pappas. Je crois que son engagement politique a parfois tendance à obscurcir son jugement. Cependant, si nous sommes d’accord en ce qui concerne Ben Laden, nous ne le sommes pas sur ce que cela signifie. D’après moi, envoyer des hommes se faire tuer au front en se basant sur un mensonge est une trahison.

Falsifier des renseignements militaires secrets et dépenser des milliards de dollars pour des opérations militaires inutiles est une abomination. Pensez-y: c’est pure folie que de donner ces milliards pour des contrats à ses amis du Parti républicain afin d’aller remplir les caisses de campagne, et tout cela à partir de renseignements falsifiés. Cela s’est fait pendant des années.

Nous avons passé huit ans à poursuivre un mort, dépensant des milliards, envoyant des agents du FBI, de la C.I.A., des Forces spéciales de nageurs de combat de l’US Navy, des Unités de reconnaissance de la Navy, des Unités de Forces spéciales, dont beaucoup y ont laissé la vie, payant le prix d’une campagne politique visant à faire accepter l’explosion de la dette du pays, à enrichir une bande de copains du même bord et des profiteurs de guerre, et à faire applaudir une clique de fanfarons au Pentagone et leurs planqués de patrons à la Maison Blanche.

  • Combien de lois passées grâce à un mort ?
  • Combien de centaines de personnes torturées pour rechercher un mort ?
  • Combien de morts pour rechercher un mort ?
  • Combien de milliards dépensés à poursuivre un mort ?

Chaque fois que Bush, Cheney ou Rumsfeld se sont tenus devant des soldats et ont parlé de la traque du défunt Ben Laden, ce fut une honte, un déshonneur. Mentir aux hommes et aux femmes qui mettent leur vie en jeu n’est pas une plaisanterie.

Qui donc va répondre aux familles qui ont perdu un proche à cause de ces calculs politiques et financiers cachés derrière le prétexte de la traque de Ben Laden ?

de Gordon Duff traduit par C.Doure

 

Sanstitre

vendredi

Qui est Oussama ben Laden ?

 

 

Quelques heures après les attaques terroristes du 11 septembre au World Trade Center et au Pentagone, l'administration Bush concluait, sans preuve à l'appui, qu'Oussama ben Laden et son organisation, Al-Qaeda, étaient les suspects les plus probables. Le directeur de la CIA, George Tenet, déclarait que ben Laden « a la capacité de planifier plusieurs attaques sans avertissement ». Le secrétaire d'État Colin Powell qualifiait de son côté les attaques à Washington et à New York de « déclaration de guerre », Michel Chossudovskyce que George Bush confirmait dans son discours à la nation le soir même en affirmant qu'il ne « fera aucune distinction entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les ont soutenu ». L'ancien directeur de la CIA James Woolsey insinuait pour sa part la complicité de un ou plusieurs gouvernements étrangers. Et l'ancien conseiller à la sécurité nationale Lawrence Eagelberger déclarait dans une entrevue télévisée: « Je crois que nous allons démontrer que, lorsque nous sommes attaqués de cette façon, nous pouvons réagir d'une manière brutale avec force et détermination » (« we are terrible in our strength and in our retribution »).

Suite aux déclarations officielles, les médias occidentaux n'ont pas tardé (sans preuves à l'appui) à approuver le déclenchement d'actions punitives contre des cibles civiles au Moyen-Orient et en Asie centrale. William Saffire écrivait à ce propos dans le New York Times : « Lors que nous aurons raisonnablement pu déterminer la localisation des bases et des camps de nos attaquants, nous devrons les pulvériser - en minimisant mais également en acceptant les risques de dommages collatéraux. Nous devrons agir par des opérations [militaires] directes mais également par des actions en sous-main [de nos services de renseignement], afin de déstabiliser les États hôtes de la terreur. »

Le texte ci-dessous a pour Object d'analyser l'histoire d'Oussama ben Laden et des liens entre la Jihad islamique et la politique étrangère des États-Unis depuis la Guerre froide.

Le premier suspect des attaques de New-York et Washington, le Saoudien Oussama ben Laden, qui est déjà désigné comme un « terroriste international « par le FBI pour son rôle présumé dans le bombardement d'ambassades étatsuniennes en Afrique, ironiquement fut au point de départ recruté par la CIA pour combattre les Soviétiques durant la guerre soviéto-afghane.

En 1979, la « plus grande opération secrète de l'histoire de la CIA » fut lancée en réponse à l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques afin de soutenir le gouvernement pro-communiste de Babrak Kamal.

Sous les vifs encouragements de la CIA et des Services secrets pakistanais, qui voulaient transformer la Jihad afghane en une grande guerre menée par tous les pays musulmans contre l'URSS, quelque 35 000 intégristes musulmans en provenance de 40 pays islamiques se joignirent à la lutte en Afghanistan entre 1982 et 1992. D'autres dizaines de milliers vinrent étudier dans les madrasah pakistanais. Avec le temps, plus de 100 000 intégristes musulmans furent directement influencés par la Jihad afghane.

La Jihad islamique était appuyée les États-Unis et l'Arabie saoudite, une grande partie du financement provenant du commerce de la drogue dans le Croissant fertile.

En mars 1985, le président Reagan signait la directive de sécurité nationale nº 166, qui autorisait une aide militaire secrète aux Mujahideen. Cette initiative démontrait sans équivoque que la guerre secrète menée en Afghanistan avait pour objectif de combattre les troupes soviétiques en Afghanistan. La nouvelle aide en sous-main des États-Unis fut marquée par une augmentation substantielle de la quantité d'armes fournies - une aide annuelle régulière équivalente, en 1987, à 65 000 tonnes d'armes, de même qu'un flot incessant de spécialistes de la CIA et du Pentagone, au quartier général secret des Services de renseignements pakistanais, sur la route principale, près de Rawalpindi, au Pakistan.

La CIA, utilisant les services de renseignement pakistanais, jouait un rôle clé dans l'entraînement des Mujahideen. À son tour, la guérilla soutenue par la CIA fut intégrée avec les enseignements de l'Islam :

Les thèmes prédominants étaient que l'Islam est une idéologie socio-politique complète, que l'Islam sacré avait été violé par les troupes soviétiques athées et que le peuple islamique d'Afghanistan devrait réaffirmer son indépendance en se débarrassant du régime socialiste afghan soutenu par Moscou.

Le réseau des services de renseignement pakistanais

272px-Coat_of_arms_of_Pakistan.svg.pngLes Service de renseignement pakistanais - Inter Service Intelligence (ISI) furent utilisés comme « intermédiaire ». L'appui de la CIA à la Jihad fut réalisé par l'entremise de la ISI, c'est-à-dire que la CIA ne faisait pas parvenir son appui directement aux Mujahideen. En d'autres mots, afin de garantir le « succès » de ces opérations en sous-main, Washington avait pris soin de ne pas révéler l'objectif ultime de la Jihad, qui consistait à détruire l'Union soviétique.

Selon l'expression de Milton Beardman, de la CIA, cette agence « n'a pas entraîné les Arabes » en tant que tel. Cependant d'après Abdel Monam Saidali, du Centre Al-Aram d'études stratégiques du Caire, ben Laden et les « Arabes afghans » avaient reçu « par l'entremise de la CIA, un entraînement [militaire] très sophistiqué et spécialisé [dans différents champs d'application] ».

Beardman confirme néanmoins qu'Oussama ben Laden n'était pas conscient du rôle qu'il jouait pour Washington : « Ni moi [ben Laden], ni mes frères n'avions pu observer une quelconque aide américaine. »

Motivés par le nationalisme et la ferveur religieuse, les guerriers islamiques n'étaient guère conscients qu'ils se battaient contre l'Union soviétique pour le compte de l'« Oncle Sam ». Alors que des contacts furent établis et entretenus aux échelons supérieurs des services de renseignement, les commandants des rebelles islamiques sur le terrain n'avaient aucun lien direct avec Washington ou la CIA. Avec le soutien de la CIA et l'aide militaire américaine, la Inter Services Intelligence (ISI) pakistanaise s'est rapidement transformée en une « structure parallèle exerçant d'énormes pouvoirs sur tous les aspects de gouvernement ». La ISI possédait un personnel, composé de militaires, d'agents de renseignement, de bureaucrates, d'agents doubles et d'informateurs, estimé à 150 000 personnes. Entre-temps, les opérations de la CIA contribuaient également à renforcer le régime militaire pakistanais dirigé par le général Zia Ul Haq :

Les relations entre la CIA et les Services de renseignement pakistanais sont devenues plus amicales suite au coup d'État contre Bhutto par [le Général] Zia et l'installation d'un régime militaire. [...] Durant la plus grande partie de la guerre d'Afghanistan, le Pakistan était encore plus anti-soviétique que les États-Unis. Peu après l'invasion de l'Afghanistan par des militaires soviétiques, en 1980, Zia avait donné ordre au directeur de la ISI de mener des actions en sous-main afin de déstabiliser les républiques soviétiques d'Asie centrale. La CIA n'a approuvé ce plan qu'en 1984. [...] La CIA était encore plus prudente que les Pakistanais. Le Pakistan et les États-Unis choisirent tous deux la supercherie. Des actions diplomatiques de façade furent menées alors que les services de renseignement [CIA et ISI] s'étaient préalablement entendus qu'une escalade militaire constituait la meilleure solution.

Le croissant d'or de la drogue

L'histoire du commerce de la drogue en Asie centrale est intimement liée aux activités secrètes de la CIA. Avant la guerre URSS-Afghanistan, il n'y avait pour ainsi dire presque pas de production locale d'héroïne. À cet égard, l'étude d'Alfred McCoy confirme que, durant les premières années des opérations de la CIA en Afghanistan, « les territoires près de la frontière pakistano-afghane devenaient le principal fournisseur d'héroïne pour le marché mondial, répondant à 60 % de la consommation d'héroïne au États Unis. Au Pakistan, le nombre de personnes dépendantes de l'héroïne est passé de près de zéro en 1979 à [...] 1,2 million en 1985 un accroissement beaucoup plus grand que celui connu par n'importe quel autre pays.

La CIA contrôlait indirectement le commerce de l'héroïne. Lorsque les Mujahideen ont établi leur contrôle sur une partie du territoire afghan, ils ont donné l'ordre aux paysans de cultiver de l'opium en guise de taxe révolutionnaire. De l'autre côté de la frontière, au Pakistan, des leaders afghans et des groupes d'affaires locaux, sous la protection des Services de renseignement (ISI), ont mis sur pied des centaines de laboratoires de production d'héroïne. Durant cette décennie de commerce ouvert de la drogue, la US Drug Enforcement Agency à Islamabad s'est trouvé incapable de faire quelque saisie ou arrestation majeure que ce soit. [...] Les autorités étasuniennes ont refusé d'enquêter sur toute charge en rapport avec l'héroïne à l'égard de leurs alliés afghans « parce que la politique des États Unis relative à la lutte contre le narcotrafic en Afghanistan fut largement subordonné à la guerre contre l'Union soviétique ». En 1995, le directeur des opérations de la CIA en Afghanistan, Charles Cogan, avait admis que la CIA avait sacrifié la guerre contre la drogue pour se consacrer à la Guerre froide. « Notre mission principale était d'infliger le plus de dommages possible aux Soviétiques. Nous n'avions pas vraiment les ressources et le temps requis pour enquêter sur le commerce de la drogue. [...] Je ne crois pas que nous ayons à nous excuser de cela. Toute situation à ses inconvénients. [...] Il y a eu un inconvénient au niveau du narcotrafic, oui. Mais l'objectif principal a été atteint. Les Soviétiques ont quitté l'Afghanistan.

Au lendemain de la Guerre froide

Au lendemain de la Guerre froide, la région de l'Asie centrale n'est pas seulement stratégique pour ses réserves de pétrole : elle fournit à elle seule les trois quarts de la production mondiale d'opium, ce qui représente un revenu de plusieurs milliards de dollars pour les milieux d'affaires, les institutions financières et bancaires impliquées dans le lavage de l'argent sale, les agences de renseignement et le crime organisé. Le commerce de la drogue dans le croissant d'or rapporte entre 100 et 200 milliards USD par année, soit environ le tiers du chiffre d'affaire annuel du commerce mondial de la drogue (héroïne, cocaïne, etc), évalué (sans compter les retombées dans d'autres secteurs d'activité) par les Nations unies à environ 500 milliards USD.

Avec la désintégration de l'URSS, la production de l'opium avait pris un essor considérable. Selon les estimations des Nation unies, la production afghane d'opium en 1998-1999 - dates qui coïncident avec le développement d'insurrections armées dans les anciennes républiques soviétiques - avait atteint un niveau record, avec 4 600 mètres cube de production. De puissants groupes d'affaires de l'ex-URSS alliés avec le crime organisé se font concurrence pour le contrôle stratégique des « routes de l'héroïne ».

Le vaste réseau militaire des Services des renseignement pakistanais ne fut pas démantelé au lendemain de la Guerre froide. Par ailleurs, la CIA continuait d'appuyer la Jihad islamique par l'entremise du Pakistan. De nouvelles initiatives secrètes furent lancées en Asie centrale, dans le Caucase et dans les Balkans. L'appareil militaire ainsi que les Services de renseignement pakistanais ont essentiellement « servi de catalyseur pour la désintégration de l'URSS et l'émergence de six républiques musulmanes en Asie centrale ».

En parallèle avec ces actions en sous-main de la CIA, des missionnaires islamiques de la secte Wahhabite d'Arabie saoudite s'étaient installés dans ces républiques, de même qu'à l'intérieur de la Fédération russe, empiétant sur les institutions de l'État et de la société civile. En dépit de leur idéologie « anti-ÉUA », les actions fondamentalistes islamiques ont pourtant servi les intérêts stratégiques de Washington en ex-URSS...

La guerre civile afghane s'est poursuivie suite à la retraite des forces soviétiques en 1989. Les Talibans avaient reçu l'appui des Deobandis pakistanais et de leur parti politique, le Jamiat ul Ulema Islam (JUI). En 1993, le JUI s`était joint à la coalition du premier ministre Benazzir Bhutto. Des liens furent établis entre le JUI, l'armée et les Services des renseignements. En 1995, avec la chute du gouvernement Hezb i Islami de Hekmatyar, à Kaboul, les Talibans ont non seulement instauré un gouvernement islamique intégriste, mais ont aussi « confié le contrôle des camps d'entraînement afghans à des factions du JUI ».

Et le JUI, avec l'appui du mouvement Wahhabite, a joué un rôle majeur dans le recrutement de Mujahideen pour les Balkans et dans l'ex-URSS. Jane Defense Weekly confirme à cet égard que « la moitié des hommes et de l'équipement des Talibans provient des Services des renseignement pakistanais ».

En fait, il semblerait que, suite au retrait des troupes soviétiques, les différentes formations armées dans la guerre civile en Afghanistan ont continué à recevoir une aide en sous-main de la CIA par le biais des Services de renseignement pakistanais.

En d'autres mots, soutenus par l'ISI pakistanais lui-même contrôlé par la CIA, l'État islamique taliban a grandement servi les intérêts géopolitiques de Washington. Le commerce de la drogue dans le Croissant fertile a également servi à financer et équiper l'Armée musulmane bosniaque, dès le début des années 1990, et l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Au cours des derniers mois, des mercenaires Mujahideen combattaient dans les rangs des terroristes de l'UCK impliquée dans la guerre civile en Macédoine. Et il est avéré que l'UCK est non seulement appuyé par l'Otan, mais elle est également en partie financée par la mission des Nations unies au Kosovo.

Cela explique sans l'ombre d'un doute pourquoi Washington a fermé les yeux sur le règne de terreur imposé par les Talibans, impliquant notamment des dérogations flagrantes aux droits des femmes, la fermeture des écoles de filles, le congédiement des employées de la fonction publique et l'imposition de la « loi pénale de la Sharia ».

La guerre en Tchétchénie

Les principaux leaders rebelles en Tchétchénie, Shamil Basayev et Al Khattab, ont reçu leur formation militaire et idéologique dans des camps d'entrainement financés par la CIA en Afghanistan et au Pakistan. Selon Yossef Bodansky, directeur du US Congress's Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare, la guerre tchétchène fut planifiée durant un réunion secrète de Hizb Allah, tenue en 1996 à Mogadishu, en Somalie. De nombreux cadres supérieurs des Services de renseignement iranienne et pakistanaise, ont participé à cette réunion, à laquelle Oussama bin Laden était également présent. Le rôle de la ISI pakistanaise dans la guerre civile en Tchétchénie « va beaucoup plus loin que l'approvisionnement des Tchétchènes en armes et en expertise : les Service de renseignement pakistanais et ses mandataires islamiques radicaux sont en réalité ceux qui dirigent cette guerre ».

Le principal oléoduc russe traverse la Tchétchénie et le Daghestan. N'eut égard aux condamnations de pure forme du terrorisme islamique par Washington, les bénéficiaires indirects de la guerre tchétchène sont les géants pétroliers anglo-américains luttant pour le contrôle des ressources pétrolières et des oléoducs dans le bassin de la mer Caspienne.

Les deux principales armées rebelles tchétchènes (respectivement dirigées par le commandant Shamil Basayev et par l'émir Khattab), estimées à 35 000 hommes, furent financées par les Services des renseignement pakistanais. La ISI a aussi joué un rôle clé dans l'organisation et l'entraînement de l'armée rebelle tchétchène :

[En 1994], les Services des renseignement pakistanais ont organisé pour Basayev et ses lieutenants de confiance un endoctrinement islamique intensif et un entraînement de guérilla dans la province de Khost, en Afghanistan, dans le camp d'Amir Muawia, installé au début des année 1980 par la CIA et les Service de renseignement pakistanais et dirigé par le célèbre seigneur de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar. En juillet 1994, « diplômé » d'Amir Muawia, Basayev est transféré au camp de Markaz i Dawar, au Pakistan, pour y entreprendre un entraînement en tactiques de guérilla avancées. Au Pakistan, Basayev rencontrait également les plus hauts cadres des forces militaires et des services de renseignement : le ministre de la Défense, le général Aftab Shahban Mirani, le ministre de l'Intérieur, le général Naserullah Babar, et le directeur des Services de renseignement responsable pour l'acheminement de l'appui de la ISI aux causes islamiques, le général Javed Ashraf (tous maintenant à la retraite). Ces liens en haut lieu se montrèrent vite utiles à Basayev.

Suite à son entraînement et son endoctrinement, Basayev fut affecté pour mener un campagne militaire contre les troupes fédérales russes lors de la première guerre tchétchène de 1995. Son organisation avait également développé des liens étroits avec les consortiums criminels moscovites et avec le crime organisé albanais et l'UCK. En 1997-1998, selon le Service de la sécurité fédérale russe, « les seigneurs de guerre tchétchènes ont commencé à investir dans l'immobilier au Kosovo [...] par l'intermédiaire de plusieurs firmes immobilières enregistrées en Yougoslavie en guise de couverture.

L'organisation de Basayev fut également impliquée dans bon nombre de trafics, notamment les narcotiques, l'exploitation illégale et les sabotages d'oléoducs russes, le kidnapping, la prostitution, le commerce de faux dollars et la contrebande de matériaux nucléaires. Avec le blanchiment de l'argent de la drogue, les profits de ces activités criminelles furent également utilisés pour financer le recrutement de mercenaires et l'achat d'armes.

Pendant son entraînement en Afghanistan, Shamil Basayev s'est lié avec le commandant vétéran saoudien Mujahideen Al Khattab qui avait combattu en Afghanistan. Quelques mois après le retour de Basayev à Grozny, début 1995, Khattab fut invité à créer une armée installée en Tchétchénie pour l'entraînement de combattants Mujahideen. Selon la BBC, le voyage de Khattab en Tchétchénie fut « planifié grâce à l'appui de la Islamic Relief Organisation (IRO) basée en Arabie saoudite qui avait expédié des fonds en Tchétchénie. La IRO était financée par des mosquées ainsi que des dons de riches individus [associés aux milieux d'affaires saoudiens]. »

En conclusion

Depuis l'ère de la Guerre froide, Washington a sciemment soutenu Oussama ben Laden, tout en le plaçant sur la liste des « personnes les plus recherchées par le FBI ».

Alors que les Mujahideen sont impliqués dans des insurrection armées pour le compte des États-Unis dans les Balkans et en ex-URSS, le FBI, a pour mandat de mener aux États-Unis de mener une guerre au terrorisme. De toute évidence, il s'agit là non seulement d'actions contradictoires mais d'une politique qui s'avère mensongère à l'endroit des citoyens. Car la CIA depuis la guerre URSS-Afghanistan, appuie le terrorisme international par l'entremise de ses opérations secrètes.

Cruelle ironie, la même Jihad islamique, présentée par l'administration Bush comme « une menace contre l'Amérique » responsable des assauts terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone constitue un instrument clé des opérations militaires stratégiques de Washington dans les Balkans et en ex-URSS.

Au lendemain des attaques terroristes de New York et de Washington, la vérité sur les liens entre le gouvernement américain et le terrorisme international doivent être dévoilés à l'opinion publique afin d'empêcher l'administration Bush et ses partenaires de l'Otan de se lancer dans une aventure militaire qui menace l'avenir de l'humanité.

 

MONDIALI

jeudi

Une histoire vieille comme le monde

 

Certains veulent des preuves ! Ils ont raison. En voici une, une très très grosse.

On ne cesse de répéter qu'Al Qaïda est une invention atlantiste qui a pour objectif la diabolisation du monde musulman afin d'envoyer quelques centaines de milliers de soldats y mourir et tuer au passage quelques autres centaines de milliers de civils. On le réitère : Al Qaïda, au grand dam des naïfs, romantiques, sentimentaux, haineux, racistes (chacun ses raisons), n'existe pas. On lui attribue des attentats qui sont perpétrés par les services occidentaux ou orientaux (aux ordres des premiers). Comme preuve les dernières révélations sur les attentats de Karachi. L'histoire lointaine ou récente nous donne tellement d'exemples qui, hélas,  ne nous servent jamais de leçon ! Le massacre des trappistes de Tibhirine par exemple ou plus loin dans le passé l'affaire Ali Baba en Irak, l'attaque du golfe du Tonkin, l'opération Gladio en Europe, la bleuite du colonel Amirouche, les armes de destruction massive irakiennes, l'attaque du Lusitania, l'incendie du Reichstag... etc. Que dire aussi, même si on est loin du sujet de cet article, du réchauffement climatiqueattentat karachi 2002 DCN et des précipitations neigeuses dans le sud du pays en plein mois de mai !

Bref, les états utilisent la technique de l'attentat attribué à un ennemi depuis tellement longtemps qu'il est difficile d'énumérer toutes les histoires connues. Maintenant parlons de cette affaire de Karachi et remettons-la dans le contexte initial. C'était en mai 2002, donc très vite après les attentats du WTC;  ce qui rendait l'implication de Beny la menace plus crédible. Le 12 novembre,  ce dernier nous gratifie d'une déclaration grave sur Al Jazira concernant plusieurs attentats dont celui de Karachi : « Au nom de Dieu le clément, le miséricordieux, de la part du serviteur de Dieu Oussama ben Laden, aux peuples des Etats alliés du gouvernement américain inique [...]. Ce qui s’est passé depuis les conquêtes de New York et Washington jusqu’à ce jour – comme les opérations contre les Allemands en Tunisie, contre les Français à Karachi, l’explosion du pétrolier français au Yémen, les opérations contre les marines à Faïlaka [Koweït], contre les Britanniques et les Australiens dans les explosions à Bali [Indonésie], ainsi que la dernière prise d’otages à Moscou, et quelques autres opérations ici et là – ne sont qu’une riposte de musulmans soucieux de défendre leur religion et de répondre à l’ordre de leur Dieu et de leur Prophète. Pourquoi vos gouvernements se sont-ils alliés à l’Amérique pour nous attaquer en Afghanistan, et je cite en particulier la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Canada, l’Allemagne et l’Australie ? »

Déclarations à l'emporte-pièce de l'ennemi public mondial numéro 1 incluant bien des actions dont il n'a aucune connaissance ! L'état pakistanais a trouvé facilement deux malheureux à présenter au monde. La pseudo enquête judiciaire a attribué l’attentat à un certain Asif Zaheer qui aurait fabriqué la bombe et à Mohammad Rizwan, chauffeur du véhicule. Condamnés à mort le 30 juin 2003, ils seront libérés le 5 mai de l'année dernière. 7 ans de prison pour pas grand chose, certainement ont-ils eu le tort d'être au mauvais endroit au mauvais moment2. Sans oublier qu'on a manqué de peu d'associer ces attentats avec celui de Daniel Pearl et là on aurait eu droit à un autre pavé de 800 pages de Bernard-Henry Botul . 800 pages de propagande et de mensonges médiatisés par des centaines d'interviews.

Entre temps, à Paris, Balladur (et son complice électoral de l'époque N. Sarkozy) a besoin de financement pour sa campagne présidentielle. Des millions de francs pour imprimer et afficher des millions de pélicans sur les murs de l'Hexagone, sans oublier les meetings, déplacements... etc. C'est le prix de la Démocratie... Pour des raisons internes à l'UMP, Balladur manque de fonds, il reçoit comme par magie, sur un tapis volant certainement, deux sacs de billets de 100 et 500 francs au Crédit du Nord ! 10 millions de FF, un milliard de centimes. Il est question de beaucoup d'argent. On parle alors de rétro commissions. Qu'est-ce que ce jargon de voyous ? Une commission, tout le monde le sait, est un petit 10% sur la totalité du contrat qui termine dans les poches de celui grâce à qui on a vendu les sous-marins ! C'est illégal, c'est grave mais on peut comprendre. Cette pratique ne colle pas avec la manie de nos politiques qui consiste à faire la leçon au monde entier sur l'humanisme universaliste hélas frelaté; mais c'est ainsi, on peut bien le comprendre. Seulement, la rétro commission, comme son nom l'indique, est un retour à l'envoyeur. L'argent que doit encaisser la DCN et qui appartient au peuple français  finit dans les poches de quelques obscurs dirigeants français impliqués dans la vente. Au lieu de payer les intermédiaires pakistanais de haut rang (Généraux... etc.), certains ont cru bon empocher les liasses de biftons. Donc, le second délit de cette affaire est constitué par le manque à la parole donnée, indigne de dirigeants qui se respectent, mais cela, on ne le sait que trop bien.

Grâce à l'intelligence et à la vigilance des familles des victimes, la vérité a fini par éclater ( mais elle sera certainement étouffée). Il ne nous reste donc plus qu'à poser les bonnes questions :

  • 1- Si les attentats de Karachi ne sont pas attribués à la nébuleuse qui fait si peur pourquoi donc les multiples autres attentats le seraient-ils ?!! Par quelle autre magie ou logique biscornue pourraient-ils l'être ?
  • 2- Si les attentats de Beny sont abjects, criminels, inhumains et islamisto-intégristes qu'en est-il des attentats étatiques ? Sont-ils condamnables de la même manière ? Le terrorisme gouvernemental est-il lui aussi ennemi de l'Humanité ou non ? Faut-il bombarder le Pakistan ?
  • 3- Pourquoi aucun journaleux ne fait le lien entre les faux attentats et l'existence même d'Al Qaïda ! Personne ne remet en cause la propagande atlantisto-sioniste !
  • 4- A présent que les coupables sont connus , qui va rendre justice ? Ces mêmes coupables ?

L'histoire récente nous montre des manipulations très graves des populations par des groupements secrets et très puissants. Je viens de finir la lecture d'un best-seller anglais Au nom de Dieu de David Yallop3. Celui-ci démontre l'assassinat du pape Jean-Paul 1er par la loge mafio-maçonnique P2 avec de très nombreuses preuves. Licio Gelli, Michele Sindona ou Roberto Calvi ont assassiné plusieurs personnes dont des procureurs, avocats... etc. Pour camoufler leurs assassinats, ils faisaient endosser les meurtres aux brigades rouges. Ces dernières étaient, elles aussi, manipulées par la CIA. Le marionnettiste (L. Gelli) a tout de même assassiné le PAPE ! Pour la version officielle, le pape est mort d'une crise cardiaque, certainement aidée par une ingestion de digitaline, mais là est une autre question. Je vous invite à lire ce livre de toute urgence pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui,  même s'il s'agit d'une histoire datant de 1978. Ne dit-on pas que l'histoire se répète ?

Il est impossible de comprendre la réalité de ce monde si on ne comprend pas qui mène la danse. Si le peuple continue à croire aux versions farfelues des médias et autres puissants banksters, on ne s'en sortira jamais. Et, in fine, dans l'histoire de l'humanité que représente le 11/9 ?  Pas grand chose, au regard des dizaines de millions de morts des deux grandes guerres, des dizaines de millions de morts attribués au FMI et à la banque mondiale... etc. ! Relativisons quelque peu l'histoire moderne et usons d'un brin d'intelligence avant qu'il ne soit trop tard...

lelibrepenseur

 

Ben Laden avait revendiqué l’attentat de Karachi !

Vous le savez, la France est impliquée dans une fort sombre histoire de commissions détournées lors de l’achat par le Pakistan de trois sous-marins français. L’homme en cause est Edouard Balladur, bénéficiaire de l’argent, un argent versé sous le contrôle du ministre de 1784-1l’économie de l’époque : Nicolas Sarkozy. Je n’y reviens pas. Non, aujourd’hui, ce qui m’intéresse et m’interpelle dans cette sinistre histoire, c’est uniquement une information, aperçue au hasard de la relecture des événements. Et quelle ne fut pas ma surprise, ce faisant, ce constater que cet attentat, pourtant dûment imputé à l’armée Pakistanaise, mécontente du versement de ses bakchichs, avait bien été revendiqué, en son temps par Ben Laden ! Un attentat que son organisation n’avait donc pas commis, et qu’il se serait attribué sans vergogne ? Mais voilà qui pose question, sur l’homme lui-même, son organisation Al-Qaida pour ne pas la citer, et même notre propre gouvernement, qui avait lui aussi enfourché la thèse fourre-tout de l’implication du terrorisme façon Ben Laden ! J’ai souvent dit ici qu’Al-Qaida servait à tout, et qu’il n’était que ce que les gouvernements agitant le chiffon rouge de la terreur voulaient bien y mettre : c’est confirmé avec cet attentat qui n’a jamais rien d’islamiste, mais que l’on a taxé d’avoir été organisé par des islamistes d’Al-Qaida. Avec en prime une seconde découverte de taille quand on voit à qui il avait été attribué en premier… et par qui.

L’attentat de Karachi a eu lieu le 8 mai 2002. Le mois qui précédait, la chaîne de télévisions Al Jazira avait diffusé des extraits d’une interview d’Oussama ben Laden et d’Ayman al Zawahiri : un montage de films enregistrés en 2001, selon le FBI. Le 12 novembre 2002, la même chaîne Al Jazira diffusait une bande sonore cette fois contenant le message faisant allusion à l’attentat effectué six mois auparavant : « Au nom de Dieu le clément, le miséricordieux, de la part du serviteur de Dieu Oussama ben Laden, aux peuples des Etats alliés du gouvernement américain inique [...]. Ce qui s’est passé depuis les conquêtes de New York et Washington jusqu’à ce jour – comme les opérations contre les Allemands en Tunisie, contre les Français à Karachi, l’explosion du pétrolier français au Yémen, les opérations contre les marines àE.BALLADUR Faïlaka [Koweït], contre les Britanniques et les Australiens dans les explosions à Bali [Indonésie], ainsi que la dernière prise d’otages à Moscou, et quelques autres opérations ici et là – ne sont qu’une riposte de musulmans soucieux de défendre leur religion et de répondre à l’ordre de leur Dieu et de leur Prophète. Pourquoi vos gouvernements se sont-ils alliés à l’Amérique pour nous attaquer en Afghanistan, et je cite en particulier la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Canada, l’Allemagne et l’Australie ? »…

Dans cette cassette audio, donc (si facile à fabriquer !), Ben Laden endossait un costume bien large : celui de l’organisateur de TOUS les attentats de ces derniers mois dans le monde, comme étant la « riposte de musulmans soucieux de défendre leur religion et de répondre à l’ordre de leur Dieu et de leur Prophète » … Or aujourd’hui on sait qu’il n’y était strictement pour rien, pour Karachi ! Que peut on en conclure alors ? Que Balladur travaillait main dans la main avec Ben Laden, ou plus sérieusement que la longue liste d’attentats revendiqués à fort peu à voir avec Al-Qaida ? Et il est vrai, imaginer Ballamamouchi se balader en babouches au fond des grottes de Tora Bora pour signer le contrat dedes techniciens de la DCN volatilisés dans leur bus sous-marins (c’est Léotard qui l’avait fait !), avouons que cela était tentant, s’il n’y avait pas au bout la douleur des familles des techniciens de la DCN volatilisés dans leur bus !

Al-Qaida, impliqué également selon Ben Laden dans la prise d’otage du théâtre de Moscou, (où la police russe asphyxiera 129 personnes !) celle-là aussi je l’avais oubliée !!! Une prise d’otage décidée par Aslan Maskhadov selon Moscou, plutôt modéré face à Bassaev, qui n’avait aucun lien avec Al-Qaida ! Maskhadov niera fermement être responsable de cette prise d’otages. Non, dans cette longue série de revendications il semble bien y avoir avant tout appropriation ou captation d’attentats commis par d’autres : aurait-on attribué à Ben Laden des choses qu’il n’aurait pas faites ??? Pour sûr, et c’est aujourd’hui une évidence. C’est bien le principe expliqué par « Power of Nigthmares« , cette démonstration magistrale de la fabrication de l’épouvantail Al-Qaida !!!

Des attentats lui ont manifestement été attribués à tort. L’attentat sur l’île abandonnée de Falaïka du 8 octobre 2002, par exemple, cité par Ben Laden dans son communiqué, est celui mené contre un groupe de soldats US en entraînement américain au Koweït qui s’est fait attaquer et tiré dessus à un feu rouge, par deux individus passés en trombe en Toyota, balançant une rafale de Kalachnikov au passage. Un acte totalement délibéré. Les deux assaillants s’appelant Anas Ahmad Ibrahim al-Kandari, 21 ans, et Jassem Mubarak al-Hajri, 26 ans. Les premiers commentaires US parlent en effet d’un acte délibéré, et non ordonné de l’extérieur, d’un coup de folie de deux jeunes révoltés. Selon ces témoignages, ils voulaient ainsi « venger des palestiniens tués par Israël« , un événement visionné la veille par eux à la télévision, selon les dires de l’un des deux.

Le lendemain, c’est un tout autre son de cloche : comme le premier à un nom ressemblant à celui de prisonniers de Guantanamo, on annonce un lien « possible » avec Al-Qaida.« Il semble que cela pourrait être lié à Al-Qaïda, » déclare dans le NYT un fonctionnaire américain a propos de l’attaque « mais nous ne savons pas si ces deux hommes ont lancé l’attaque par eux-mêmes ou sous la direction d’ autres ». La propagande et la récupération se mettent en en marche. Deux jours après l’un des deux aurait été paraît-il entraîné dans un des camps de Ben Laden, mais « on en ignorait la date ». Au bout de trois jours, les voilà dûment estampillésAl-Qaida. Le tour de passe-passe habituel ! On oublie de citer les noms des deux touchés, Michael Rene Pouliot (décédé), travaillant pour Tapestry Solutions une société de logiciels, et David Caraway (blessé), qui ne sont pas des militaires mais des « contractants » civils.

Mais la presse américaine, qui n’a pas grand chose alors à se mettre sous la dent après la fuite de Ben Laden de Tora Bora, se met à broder abondamment comme elle sait le faire. Dans le Time, le 11 octobre, on verse vite dans le grandiloquent : « l’attaque avait toutes les marques d’une opération suicide bien planifiée, puis on affirme que « les autorités pensent que les tueurs étaient – tout au moins – des islamiques extrémistes, et qu’ils pourrait bien avoir eu des liens directs avec le réseau d’Oussama ben Laden, d’al-Qaïda ».Voilà, c’est pesé et emballé : d’un acte délibéré, un coup de sang ou de folie, on passe à un attentat « planifié » à l’avance… par Ben Laden. Tout heureux, on suppose, de se voir attribué la paternité du crime !

Mieux encore : à partir d’un seul mort, qui semble bien un acte isolé, voici la conclusion sidérante que tire le Time : « Mais l’incident Falaika, précédé par ce qui apparaît désormais par ce qui a été un attentat suicide la semaine dernière sur un pétrolier au large la côte du Yémen, et suivie d’une tentative d’attaque sur un Humvee transportant des troupes américaines au Koweït un jour plus tard, est peut-être le signal inquiétant qu’al-Qaïda a l’intention de profiter au maximum de la confrontation de plus en plus croissante de l’Amérique avec l’Irak ». On traduit : le journaliste qui écrit ça traduit les lanternes de Dick Cheney en vessies : l’Amérique prépare alors l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein, et souhaite y mêler Ben Laden, alors que les deux personnages, on le sait aujourd’hui, n’ont aucun rapport entre eux. Alors on touille la tambouille à infos pour y parvenir. Bref, l’incident de Falaïka, au demeurant un acte bien isolé au départ, a été monté en épingle et montré comme une action commando envoyée par Ben Laden, ce qu’il n’a jamais été à la base. On fabrique l’information, on la transforme, on en fait un instrument de propagande valorisant… Ben Laden ! Pour l’attentat contre le pétrolier français Limbourg, c’est L’Armée islamique d’Aden-Abyane, de Tarek Al Fadhli qui a revendiqué l’attentat : même si les deux personnages se connaissent, Ben Laden n’y est strictement pour rien. Un attentat récupéré de plus ! Le label Al-Qaida est apposé, mais ce sont les boutiques franchisées qui agissent ! Al-Qaida, c’est bien un tampon apposé sur des actes séparés !

Pour l’attentat contre une synagogue de Djerba, en Tunisie, qui avait fencore. L'auteur de l’attentat est Nizar Naouar, « un musulman non pratiquant » mort dans l’attentat : un lyonnais d’origine. Là aussi, c’est assez coton : Nizar était équipé d’un téléphone portable satellitaire (acheté 1829 euros en France), et l’étude de son dernier appel pointe vers le… Pakistan. Là on va vite noyer le poisson en affirmant que c’était à Karachi, et qu’à l’autre bout du téléphone « c'était » Khalid Cheik Mohammed…. l’artificier en chef déclaré du 11 septembre. RappelonsChristian Ganczarski, lundi 5 janvier, à la cour d'assises spéciale de Paris. qu’il sera arrêté le 28 février 2003 à Rawalpindi, au Pakistan, lors d’une opération conjointe de ait 21 morts, parmi lesquels 14 touristes allemands, le 11 avril 2002 c’est autre chose la CIA et de l’ISI restée bien mystérieuse encore à ce jour. Selon certains, ce n’était même pas à Rawalpindi, et ce n’était pas à cette date mais bien avant… Rawalpindi, le fief de l’armée pakistanaise et de l’ISI ! L’homme le le plus recherché au monde avec Ben Laden habitait au milieu du quartier des services secrets pakistanais ! Où rôdait également la CIA ! Voilà qui est trop fort !

L’arrestation coïncidait au moment où Bush était au plus bas avec sa « guerre à la terreur » et n’avait arrêté aucune figue majeure recherchée. Or le fameux Cheik arrêté avait bien des choses à cacher : en 1993, des enquêteurs US étaient tombés sur des clichés de Sheikh Mohammed et de son frère en compagnie d’associés proches de Nawaz Sharif, l’ancien premier ministre du Pakistan, et un opposant au père de Benazir Bhutto (et renversé par Musharraf en 1999, après son retour au pouvoir). Ceci peu de temps avant l’explosion de 1993 du WTC, où beaucoup ont vu la main de l’ISI Pakistanaise. Le Pakistan, haut lieu des magouilles entre la CIA, l’ISI et les services secrets indiens (voir l’attentat de Mumbaï et le rôle de l’américain David Headley). Nawaz traîne derrière lui une lourde casserole marquée Al-Qaida : le 21 mars dernier, un ancien responsable de l’ISI, Khalid Khawaja  évoquait ses rencontres avec Ben Laden en personne. Selon lui, il y en aurait eu cinq.

L’histoire est ancienne et date des années 90 : « Gul Hamid, Nawaz Sharif, et Oussama ben Laden ont conspiré pour assassiner le Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto. Haqqani Husein, un journaliste pakistanais qui prétend avoir été impliqués dans le complot, dira plus tard qu’ Hamid Gul, Directeur de l’ISI avait contacté Oussama ben Laden, qui était alors connu pour fournir un soutien financier aux moudjahidin afghans, à payer pour un coup d’Etat et l’assassinat de Bhutto. Gul a également apporté Nawaz Sharif, le gouverneur de la province du Pendjab et un rival de Benazir Bhutto, dans la discussion. Bin Laden s’engagait à fournir 10 millions de dollars à condition que Sharif transforme le Pakistan en un strict Etat islamique, ce qu’a accepté Sharif. (extrait de LEVY et Scott-CLARK, 2007, pp. 193-194 Bhutto) Bhutto n’a pas été assassinée à cette époque, mais Ben Laden aurait aidé Sharif à remplacer Bhutto un an plus tard (en Octobre 1990) ». Gul, en interview, en décembre 2008 affirmera sans hésiter qu’Al-Qaida n’était pour rien dans le 11 septembre, et que les attentats étaient bien un « inside job », « planned in america »… « l’ambition de quelques uns« , selon lui. On songe au terrible testament de Kennedy, celui de sa déclaration… où il mettait en garde contre le « gouvernement invisible« ... qui finalement, aurait sa peau.

Un Pakistan où l’ISI règne en maître, plus ou moins en accord avec la CIA, et où la DGSE, véritablement, est larguée et fait figure d’amateur. Complètement larguée : au bout de trois ans de recherches sur l’attentat de Karachi elle l’attribue à… Al-Qaida : dans son rapport du 8 avril 2005 elle écrit en effet « les derniers renseignements recueillis permettent de considérer qu’Abou Faraj al-Libi, responsable des opérations d’Al-Qaida, est impliqué dans la formation et le financement des auteurs de cette action »… Abou Faraj al-Libi est jeté en prison le lendemain de la déclaration de la DGSE…, voilà qui devient plus facile à démontrer, pense-t-on. Abou Faraj al-Libi est un énième « numéro 3″ d’Al-Qaida, alors soupçonné d’avoir attenté à la vie de Pervez Musharraf. Le 6 juillet 2005, la DGSE remet ça et accuse Abou Faraj al-Libi d’avoir « joué le rôle d’intermédiaire entre un cadre au sein d’Al-Qaida restant à identifier et les protagonistes de l’attentat ». On croit donc que les français savent tout et bing : « L’identité du véritable commanditaire est encore inconnue, en revanche son appartenance à Al-Qaida ne fait plus de doute. » Bref, la DGSE est très, très forte : elle ne sait pas ce qu’est cet « intermédiaire », mais elle sait déjà qu’il fait partie d’Al-Qaida !

Vu de l’extérieur, l’enquête de la DGSE sent le bidonnage complet, à reprendre mot pour mot le vocabulaire américain et ses phrases qui ne veulent rien dire. La DGSE se doute bien qu’Al-Qaida n’y est pour rien, elle organisera même une opération de représailles contre les vrais commanditaires, mais elle le dit quand même officiellement : sur ordre de qui ? De Michèle Alliot-Marie, dont elle dépend (« elle est sous l’autorité du ministre français de la Défense« ), sans nul doute, l’ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement Balladur, où elle sera longtemps celle qui tentera de rabibocher Balladuriens et Chiraquiens. Le 9 septembre 2005, nouvelle note de la DGSE, pour tenter de se trouver un coupable présentable : selon un cadre d’Al-Qaida (?) l’opération a été financée par Al-Qaida et réalisée par un groupe pakistanais local, le HUMAA ». Al-Qaida, sauveur ici du mentor d’Alliot-Marie : elle, si prompte à fustiger le terrorisme d’ultragauche, à pourchasser les bloqueurs de TGV, obligée d’en recourir à un groupe terroriste mythique pour faire passer les couleuvres de transactions pas très recommandables ?

On s’est toujours demandé pourquoi Alliot-Marie restait en place dans le dispositif Sarkozy : maintenant on le sait. Car elle, sait surtout ce qui s’est passé à Karachi, qui n’a pas intérêt à éclater au grand jour : le grand argentier de l’affaire étant l’actuel président ! On se croirait presque dans un roman de Claude Thévenet ! L’attentat de Karachi, c’est « Opération Dédale«  ! La situation est inattendue ! Mais sans remords aucun : après tout, c’était bien Al-Qaida et Ben Laden qui avaient revendiqué l’attentat en premier, non ?

L’attentat de Karachi, pourrait donc aussi s’intituler « du bon usage de Ben Laden » : les services secrets français avaient auraient focalisé sur la piste Ben Laden comme les américains ou les sites de « surveillance » comme le MEMRI, IntelCenter ou Site montrent du doigt invariablement Ben Laden, repoussoir aux coups tordus que les Etats commettent. Pour Alliot-Marie, c’est du pain béni, l’existence de Ben Laden. Plus on focalise sur lui, moins on parlera des transactions ayant mené aux rétrocomissions. Via l’ISI… et obligatoirement la DGSE, sous le regard amusé de… Claude Thévenet. L’auteur du fameux rapport Nautilus, celui qui parle des rétro-commissions.

Un terroriste nommé Ben Laden, donc, tellement pratique pour occulter ce qui n’est en définitive qu’un terrorisme d’état, où là 11 ingénieurs français sont morts. « Si l’attentat de Karachi est vraiment le résultat d’un guéguerre entre services secrets pour une histoire de commission non versée, bref un règlement de compte entre mafieux, et que Ben Laden et Al Qaïda revendiquent cette attaque, alors nous pouvons légitimement nous dire que Ben Laden et son organisation ne sont que les faire valoir des services secret dans le monde. Une sorte d’alibi, de passe partout à utiliser pour travestir la réalité et en tant que PSYOPS pour manipuler la perception mentale selon les zones géographiques données ». Ben Laden, un alibi dont tout le monde se sert ? Ça devient de plus en plus évident !

centpapiers

samedi

Yasser Arafat, empoisonné

 

Les circonstances politiques de la mort de Yasser Arafat

Le 11 novembre 2004, le président Yasser Arafat décédait dans un hôpital militaire français. Une polémique se déclenchait alors sur l’origine de son empoisonnement. Ce n’est que bien plus tard, lors de la saisie par le Hamas de documents dans les archives personnelles du ministre Mohamed Dahlan, que les preuves du complot furent réunies. L’assassinat a été commandité par Israël et les Etats-Unis, mais réalisé par des Palestiniens. Thierry Meyssan revient sur les circonstances politiques qui ont conduit à planifier cette élimination.

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Mohammed Dahlan et Mahmoud Abbas

L’arrivée au pouvoir de George W. Bush, en janvier 2001, et celle du général Ariel Sharon, en mars 2001, en pleine Intifada, marquent un changement radical de politique à l’égard des Palestiniens. La période coïncide avec la remise du rapport du sénateur George Mitchell sur les responsabilités partagées dans la continuation du conflit. Le président Bush désigne un diplomate chevronné, William Burns, pour le représenter au Proche-Orient. Avec le directeur de la CIA, George Tenet, ils élaborent un protocole en six points pour cesser le feu. MM. Sharon et Bush examinent ce plan, le 26 juin 2001 à la Maison-Blanche.

Il s’agit en fait d’une simple mise en scène. La réouverture des voies de circulation dans les Territoires occupés est subordonnée à l’arrêt immédiat et complet des hostilités. En d’autres termes, les mesures de répression dans les Territoires occupés ne seront levées que si les Palestiniens renoncent sans contrepartie à la résistance armée. MM Sharon et Bush s’accordent sur un discours qui stigmatise le président Yasser Arafat et le rend responsable de la poursuite des hostilités : il est « le terroriste » par excellence et les deux pays doivent s’unir pour faire échec au « terrorisme ». Par conséquent, le général Sharon décide d’appliquer désormais la stratégie des « assassinats ciblés » aux dirigeants politiques palestiniens. Le premier éliminé sera Abou Ali Moustapha, un des chefs de l’OLP.

Aussi lorsque surviennent les attentat du 11 septembre 2001, cette rhétorique se fond sans problèmes dans celle de la « guerre au terrorisme ». Ce matin-là d’ailleurs, les médias diffusent une revendication par un groupe palestinien et Israël ferme toutes ses représentations diplomatiques dans le monde. Des images d’une quinzaine de Palestiniens criant leur joie devant les dommages infligés aux Etats-Unis font le tour du monde. Quoi qu’il en soit, la responsabilité palestinienne sera écartée au cours de la journée et les attentats seront attribués à un groupuscule installé en Afghanistan. Pour clore ce chapitre, Yasser Arafat se rendra dans un hôpital donner son sang pour les victimes états-uniennes. Mais l’occasion est trop belle : les dirigeants israéliens multiplient les déclarations de compassion avec les victimes en établissant un parallèle entre ce qu’endurent les États-uniens et les Israéliens. Ariel Sharon qualifie l’Autorité palestinienne d’« organisation soutenant le terrorisme », tandis que le porte-parole de la Maison-Blanche souligne qu’Israël a le droit de se défendre. L’amalgame est complet entre Résistance et terrorisme.

Tel-Aviv multiplie les démarches pour isoler « le terroriste » Yasser Arafat. Cependant, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne réaffirment que le président de l’Autorité palestinienne est un partenaire pour la paix, tandis que Washington maintient ses contacts avec le vieux leader.

Constatant l’impossibilité d’une solution militaire, le général Sharon imagine un plan de redécoupage de la Palestine qui assure la continuité territoriale d’Israël et de ses colonies et qui, au contraire, divise les Territoires palestiniens en deux zones discontinues. Avec discrétion, il débute de grands travaux d’équipement, notamment la construction d’un mur qui marquera la nouvelle frontière. Le plan d’ensemble ne sera dévoilé qu’ultérieurement. Le général Sharon se contente dans un premier temps d’annoncer la création de « zones tampons », taillées dans les Territoires occupés. Simultanément, une association d’anciens officiers mène une campagne de propagande pour une séparation unilatérale des juifs d’avec les arabes. On se dirige vers une forme d’apartheid où Gaza et la Cisjordanie joueront le rôle de Bantoustans.

Pour déplacer les lignes sur le terrain, le cabinet israélien lance l’opération « Mur de protection » (parfois traduite par opération « Rempart ») dont l’intitulé ne sera compris qu’ultérieurement. Tsahal rase une partie de Jénine et assiège la Basilique de la Nativité à Bethléem où l’Église catholique a accordé l’asile à des résistants palestiniens. Le général Sharon désigne Yasser Arafat comme l’« ennemi d’Israël », ce que beaucoup interprètent comme le signal de son élimination imminente. Dans une allocution télévisée solennelle, le Premier ministre israélien déclare : « L’État d‘Israël est en guerre (…) Une guerre sans compromis contre le terrorisme (…) activité coordonnée et dirigée par Yasser Arafat ». Durant cinq mois, les Forces israéliennes assiègent le palais présidentiel à Ramallah et déclarent la ville « zone militaire interdite ». Le vieux leader est cantonné dans quelques pièces, tandis que l’eau et l’électricité sont coupés. Sharon lui offre de partir, « avec un billet sans retour ». À l’issue du siège, levé sous la pression internationale, Arafat restera assigné à résidence dans les ruines du palais présidentiel.

Le prince Abdullah d’Arabie saoudite énonce un plan de paix raisonnable, tenant compte des intérêts des différents protagonistes. Il le présente au sommet de la Ligue arabe à Beyrouth, en l’absence de Yasser Arafat prisonnier à Ramallah, et obtient le soutien des États arabes. George Bush, —qui jouait d’un côté le chaud avec William Burns et Donald Rumsfeld, de l’autre le froid avec Anthony Zini et Colin Powell— sabote le plan de paix arabe. Le 24 juin 2002, il se prononce pour la création d’un État palestinien, mais pose comme préalable le départ volontaire du président Arafat et la mise en place d’une nouvelle direction palestinienne qui ne soit pas « compromise avec le terrorisme ».

La logique qui va conduire à l’assassinat du vieux leader est désormais en marche. Rien ne pourra l’arrêter.

Washington sollicite en vain ses partenaires du Quartet (ONU, Union européenne, Russie) pour qu’ils appuient le départ d’Arafat. A la suite d’un attentat qui fait 7 morts à Tel-Aviv, le général Sharon ordonne de reprendre le siège du palais présidentiel. Tsahal détruit presque tout le complexe gouvernemental et les dirigeants israéliens ne font pas mystère de vouloir en finir avec leur « ennemi » Arafat. Toute la population palestinienne manifeste en soutien au vieux leader, tandis que le Conseil de sécurité vote la résolution 1435 intimant à Israël de cesser immédiatement cette opération. Tsahal lève le camp.

Des élections anticipées sont convoquées en Israël. Leur résultat renforce le pouvoir d’Ariel Sharon. En composant son nouveau cabinet, il déclare sans détour qu’il va « achever la guerre contre le terrorisme, écarter la direction terroriste et créer les conditions de l’émergence d’une nouvelle direction avec laquelle il sera possible de parvenir à une paix véritable ».

Yasser ArafatLa Russie et la France pressent Arafat de lâcher du lest pour éviter le pire. Le vieux leader consent à créer un poste de Premier ministre et à le confier à une personnalité qui sera acceptée par Tel-Aviv et Washington et pourra discuter avec eux pour rompre l’isolement. Il désigne Mahmoud Abbas. Les deux hommes ont toutes les difficultés à s’accorder pour la formation du gouvernement. Abbas souhaite confier les relations avec les organisations de la Résistance militaire au général Mohammed Dahlan qu’Arafat récuse. En définitive, ils conviennent de nommer Dahlan à la tête de la police.

Quoi qu’il en soit, la formation de ce gouvernement ne change rien. La décision de tuer Arafat a été prise. C’est même le programme officiel du nouveau cabinet Sharon. L’ambassadeur William Burns et le Premier ministre Ariel Sharon organisent une rencontre secrète avec le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas et le futur ministre de l’Intérieur Mohammed Dahlan. Les conjurés mettent au point les détails du crime. Ils conviennent à la fois d’assassiner le vieux leader et les chefs du Hamas, pour que ceux-ci ne puissent pas reprendre le flambeau.

Le Quartet accueille la nomination du nouveau gouvernement palestinien en publiant la « feuille de route ». Le cabinet Sharon approuve publiquement cette démarche, mais transmet en secret à la Maison-Blanche une note explicitant 14 réserves qui vident la « feuille de route » de son sens.
Pendant six mois, Mahmoud Abbas participe à de nombreuses rencontres internationales pour mettre en œuvre les recommandations du Quartet et est reçu avec tous les honneurs à la Maison-Blanche. Cependant, il apparaît vite qu’il prend des engagements hors de ses compétences. Il aurait ainsi promis au sommet d’Akaba la fin de la Résistance armée sans contrepartie.

Quoi qu’il en soit, Jacques Chirac est informé du complot. Il alerte son homologue russe, Vladimir Poutine. La France et la Russie proposent au président Arafat de l’évacuer immédiatement de Ramallah et de lui accorder l’asile politique dans le pays de son choix. Le vieux leader décline l’offre. Il sait que s’il quitte la Palestine, il n’y retournera jamais.

Pour garantir sa sécurité, Arafat créé un poste de Conseiller national de sécurité qui empiète sur les prérogatives d’Abbas et de Dahlan. Il le confie à Jibril Rajoub. La tension atteint son paroxysme. Abbas démissionne, emportant Dahlan avec lui.

C’est dans cette période que Mohammed Dahlan a adressé une lettre au ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz ; un document dont le double a été retrouvé dans les archives privées de Dahlan lors de sa fuite. Il y écrit : « Soyez certain que les jours de Yasser Arafat sont comptés. Mais laissez-nous l’abattre à notre manière, pas à la vôtre (…) je tiendrai les promesses que j’ai faites devant le président Bush ».

Yasser Arafat nomme Ahmed Qorei Premier ministre. Le cabinet Sharon réplique en adoptant le principe de l’expulsion du président de l’Autorité palestinienne hors de Palestine. Les Palestiniens manifestent à nouveau pour leur leader. La Syrie demande au Conseil de sécurité de l’ONU d’interdire l’expulsion du président Arafat, mais les États-Unis opposent leur veto à ce projet de résolution. Par rétorsion, les avions israéliens survolent le palais présidentiel syrien et bombardent un ancien camp palestinien près de Damas.

En mars 2004, Tsahal assassine cheikh Ahmad Yassine, chef spirituel du Hamas. Ce meurtre ne peut se comprendre que comme la volonté de décapiter la branche musulmane de la Résistance de sorte qu’elle ne puisse prendre la relève lorsque la branche laïque sera elle aussi décapitée. A l’ONU, Washington oppose son veto à une résolution condamnant ce crime. Continuant sur cette lancée, Tsahal assassine le mois suivant Abdel Aziz al-Rantissi, le chef civil du Hamas.

Ariel Sharon se rend à Washington et dévoile le nouveau plan de partage de la Palestine qu’il met en œuvre depuis trois ans. Il insiste sur le fait que la continuité territoriale israélienne exige le démantèlement de colonies trop avancées et indéfendables ; et que les troupes israéliennes se retireront des territoires destinés aux Palestiniens. Il admet le projet de séparation des populations en entités ethniquement homogènes et le tracé complet du mur de séparation. Le président Bush lui donne par écrit le feu vert de Washington et ajoute que, compte tenu de « la nouvelle réalité sur le terrain », le principe de retour aux frontières établies par la communauté internationale est désormais « irréaliste ». Le fait accompli prime sur le droit.
Le Conseil de sécurité refusant de condamner les annexions de territoires derrière le mur de séparation, l’Assemblée générale saisit la Cour de La Haye pour qu’elle dise le droit.

A Ramallah, Yasser Arafat craint que le ministre de l’Intérieur du gouvernement Qorei n’ait rejoint le complot. Il décide de le démettre. Ahmed Qorei, se sentant désavoué, présente sa démission. Finalement Arafat renonce. Qorei et son équipe restent, y compris les traitres.

Erreur fatale.

Le 21 octobre 2004, Yasser Arafat est pris de vomissements. Les médecins croient d’abord à une simple grippe. Son état empire rapidement et son système immunitaire est gravement affaibli. Sur proposition de son homologue français, Jacques Chirac, il accepte de quitter la Palestine pour se faire soigner. Il sait que sa vie est en danger et que même s’il en réchappe, il ne retrouvera plus sa terre. Il est pris en charge dans un hôpital militaire spécialisé. Les médecins ne parviennent pas à isoler le poison d’autant que ses assassins lui ont également inoculé le rétrovirus du sida rendant illisibles tous les examens. Il tombe dans le coma. Sa mort est annoncée le 11 novembre 2004 à 3h30 heure de Paris. L’Élysée veille à ce que l’acte de décès stipule que le président de l’Autorité palestinienne est né à Jérusalem.

Le cabinet Sharon s’opposant à l’inhumation à Jérusalem, des obsèques internationales ont lieu au Caire et l’inhumation à Ramallah. Les Collaborateurs qui ont comploté avec l’Occupant pour le tuer vont s’emparer du pouvoir sans tarder.

Thierry Meyssan Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace.

Ce texte est initialement paru en annexe du témoignage d’Isabel Pisano Yasser Arafat, intime. La Passion de la Palestine (éditions Demi-lune, 2009, préface de Tariq Ramadan). Ce livre est vendu par correspondance par la Librairie du Réseau Voltaire.

 

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mercredi

En Palestine, la résistance s’appelle Hamas

 

Le Hamas n’est pas un mouvement terroriste puisqu’il se bat pour la récupération des terres palestiniennes spoliées par l’État sioniste.

Le Hamas, mouvement de résistance islamique tel qu’il se définit, est actuellement le plus important des mouvements palestiniens. Il est d’obédience musulmane, ce qui me semble tout à fait logique vu qu’il a vu le jour dans un pays musulman, mais tous les membres et sympathisants de ce mouvement ne sont pas forcément musulmans. Beaucoup de mes amis du FPLP, souvent chrétiens, qui avaient essayé de concilier marxisme et nationalisme arabe, ont fini par rejoindre le Hamas pour continuer la résistance, une fois que le FPLP eut renoncé à la lutte armée. Le Hamas s’est d’ailleurs toujours présenté comme un «mouvement de résistance palestinien». La dénomination Hamas a été délibérément choisie en raison du rapprochement avec le sens du mot en arabe, qui signifie «ardeur, zèle», sur le modèle de l'acronyme inversé Fatah.

Le Hamas a été crée en décembre 1987 par le Cheikh Ahmed Yassine au moment de la première Intifada dans laquelle ce mouvement s’était largement investi à côté des mouvements représentés dans l’OLP et des différents comités crées pour l’occasion. Cheikh Yassine, paraplégique et en fauteuil roulant, a passé dix ans, de 1994 à 2004, dans les prisons de l’occupant. Le Hamas s’était inspiré à ses débuts du mouvement des Frères musulmans pour se transformer au fur et à mesure de ses combats en un mouvement de résistance et de reconquête des terres spoliées par Israël en 1948, lors de la création de l’État sioniste, puis de celles annexées en 1967, créant des centaines de milliers de réfugiés.

Le Hamas, ainsi que le Jihad islamique, étaient des mouvements tolérés sinon soutenus, par Israël, pour affaiblir l’OLP. Les sionistes voyaient d’un très bon œil ces mouvements religieux car ils s’imaginaient pouvoir les cantonner dans les mosquées. Ils se sont bien trompés, car chaque Palestinien, croyant, pratiquant, ou non, est avant tout un patriote et cherchera toujours à défendre la terre de ses ancêtres.

Les attaques de la branche armée du Hamas visent indistinctement civils et militaires israéliens et déstabilisent l’occupant qui a fait pression sur toute la communauté internationale, afin de mettre ce mouvement sur la liste des organisations terroristes établie par le Conseil de l’Europe, du Canada, du Japon et des USA. Sur cette liste figure également le FPLP depuis quelques années.

En revanche, pour la Grande-Bretagne et l'Australie, seule la branche armée du Hamas est classée comme terroriste; pour l'Afrique du Sud, la Russie, la Norvège, le Brésil et d'autres pays, le Hamas n'est pas classé comme terroriste.

Par ailleurs le mouvement a créé un vaste réseau d'assistance sociale en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, et a remporté les élections législatives palestiniennes de 2006; il a ainsi dirigé deux gouvernements successifs de l'Autorité palestinienne pendant quelques mois. Le groupe se concentre sur l'aide sociale et médicale, sur des projets religieux et une intense action d’aide aux familles. Il a acquis la confiance de l’ensemble de la population palestinienne.

Le Hamas, comme le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, crée par Georges Habache) ont rejeté les accords d'Oslo de novembre 1993 signés entre Israël et l’OLP, qui ont donné naissance à l’Autorité nationale palestinienne. Le 16 avril 1993, le Hamas a revendiqué la première opération kamikaze qu'il a organisée, elle a été perpétrée contre un bus à Mehola Junction dans la Vallée du Jourdain.

Avant la seconde Intifada, le Hamas a inauguré l'utilisation des attentats-suicides contre des civils israéliens (notamment à Hadera, en avril 1994) et contre des soldats et a étendu la résistance pendant les années du soulèvement palestinien, particulièrement durant la seconde Intifada, celle de 2000.

Le chef historique du mouvement, le cheikh Ahmed Yassine, est assassiné dans sa chaise roulante, lors d'une attaque aérienne ciblée de l'armée israélienne le 22 mars 2004, sur ordre d'Ariel Sharon. Puis son successeur Abdelaziz Al Rantissi est également assassiné quelques jours après sa désignation, de la même façon, par un missile. Le changement de direction à la tête du Hamas entraîne un changement de stratégie du mouvement qui a commencé à s'impliquer davantage dans la vie politique.

Des représentants du Hamas se sont présentés aux élections municipales palestiniennes de 2005. Le succès aux municipales a fait apparaître le Hamas comme une opposition politique importante face au Fatah, un an avant les législatives prévues pour janvier 2006. Il apparaît depuis lors comme une organisation intègre et proche des gens face au Fatah embringué dans des histoires de détournement d’aides internationales et très bureaucratique.

En tant que parti de résistance, le Hamas est opposé au partage de son territoire avec Israël et a dénoncé les accords d'Oslo vus comme une trahison de la volonté du peuple. Le Hamas est pour une Palestine arabe, une terre où tous ceux qui le veulent peuvent vivre ensemble quelle que soit leur religion. Le 26 janvier 2006, le Hamas a remporté les élections législatives palestiniennes. Il a obtenu 56% des suffrages, ce qui lui a donné une majorité parlementaire de 74 sièges sur 132. Le Hamas a ainsi ravi la majorité au Fatah qui ne l’a jamais accepté et qui a toujours voulu prendre sa revanche quitte à faire le jeu de l’occupant.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a invité le Hamas à former le nouveau gouvernement, en janvier 2006. Mais ce résultat est perçu comme un net retour en arrière par les gouvernements étrangers qui jouaient le rôle de médiateurs dans le conflit israélo-palestinien. Ils voulaient bien des élections, mais voulaient également choisir les élus! Les USA ont déclaré qu'ils ne traiteraient pas avec le Hamas tant qu'il ne renoncerait pas aux opérations-kamikaze et seulement lorsqu'il accepterait le droit à l'existence pour Israël, ce qui est en contradiction avec la charte actuelle du mouvement.

Pendant la durée de la campagne législative palestinienne, il n'a pas été fait mention d'un objectif de destruction d'Israël, plusieurs commentateurs et médias israéliens précisent néanmoins que les dirigeants du Hamas ne renoncent pas explicitement à cet objectif. Pendant cette campagne, le Hamas a soutenu également la légitimité de son action passée, notamment les attaques menées en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, qui ont permis l'évacuation de la Bande de Gaza.

En février 2006, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, réfugié à Damas, réitère la proposition de Hudna (trêve) et de mettre fin à la lutte armée si Israël se retire de tous les territoires occupés et reconnaît les droits du peuple palestinien. Le Premier Ministre par intérim, Ehud Olmert, exclut pour sa part toute négociation avec le Hamas : «Nous ne négocierons pas et nous ne traiterons pas avec une Autorité palestinienne dominée totalement ou partiellement par une organisation terroriste».

L'objectif du Hamas est l'établissement d'un État souverain sur le territoire actuellement constitué par Israël, la Bande de Gaza et la Cisjordanie (d'après les frontières d'avant 1967), avec Jérusalem comme capitale. Pour l'accomplissement de ce but, le Hamas soutient son droit à la lutte armée.

Selon certains médias, Abdelaziz Al Rantissi, l'un des cofondateurs du Hamas, assassiné par Israël comme son prédécesseur Ahmed Yassine, a affirmé que le but de l'organisation était d'«effacer Israël de la carte».

Ismaïl Haniyeh a été désigné par le Hamas pour former un nouveau cabinet de l'Autorité palestinienne. Depuis l'élection ayant porté au pouvoir le Hamas, c'est la crise en Palestine : fin des subventions internationales, nombreuses attaques de la part d'Israël, bouclage de la bande de Gaza et, plus récemment, des attaques bilatérales entre les deux principales factions palestiniennes, soit le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh. Constatant l'échec des négociations Fatah-Hamas, le président Abbas menace à la mi-décembre de déclencher des élections législatives anticipées, bravant ainsi la Loi Fondamentale (Constitution palestinienne) qui n'accorde qu'au Conseil législatif cette prérogative. Le Hamas rejette la décision d'appeler à de nouvelles élections législatives. Malgré l’accord de départ, Mohammed Dahlan, membre du Fatah, chef de la Sécurité Intérieure, détesté par tous les militants, accentue les tensions et les amplifie pour leur faire atteindre leur paroxysme en juin 2007. Ainsi, le 15 juin 2007, suite à ce qui s'apparente à une guerre civile entre le Hamas et le Fatah, qui occasionnera 113 morts, les forces de sécurité du Hamas prennent le contrôle de la bande de Gaza, évinçant totalement le Fatah du territoire.

Le 17 juin, le président Mahmoud Abbas limoge Ismaïl Haniyeh de son poste de Premier ministre, nommant à sa place le ministre des Finances Salam Fayyad. Ce nouveau gouvernement siégeant à Ramallah et contrôlant la Cisjordanie n'est pas reconnu par le Hamas, car la Loi Fondamentale impose au Président en cas de limogeage du Premier Ministre, de le remplacer par un membre de la majorité parlementaire, à savoir le Hamas, or le parti de Salam Fayyad n'a obtenu que 2% des suffrages aux législatives contre 56% pour le Hamas, ce qui mène à la scission de fait des Territoires palestiniens en deux entités distinctes. Suite à ces évènements, des divergences apparaissent au sein du Fatah, resté au pouvoir en Cisjordanie, quant à l'attitude à adopter. Le président M. Abbas, toujours revanchard, n’acceptant pas le résultat des urnes, refuse catégoriquement tout « dialogue avec les putschistes, les assassins, les terroristes », qualifiant la prise de contrôle du Hamas de «plan pour diviser Gaza et la Cisjordanie et établir un Émirat, un mini-Etat, contrôlé par un seul groupe, ses fanatiques et ses fondamentalistes». D'autres, tel Marouan Barghouti, critiquent fermement le coup de force du Hamas à Gaza, mais tentent cependant de conserver l'objectif: l'unité des Palestiniens.

Le 27 décembre 2008, une offensive israélienne vise à déstabiliser le Hamas dans la Bande de Gaza, officiellement pour mettre fin aux tirs de roquettes sur le territoire israélien : c'est le début de la Guerre barbare de Gaza. Nous sommes spectateurs d’un génocide programmé sous nos yeux. Le ministre de l’Intérieur de Gaza, Saïd Siam, vient d’être assassiné à son tour, par une frappe aérienne ciblée. L’armée israélienne, à son habitude, a agi lâchement, massacrant aveuglément les voisins et les membres de sa famille. Nous honorons ici sa mémoire.

Nous demandons ici à tous nos amis palestiniens, d’oublier leurs rancœurs et leurs rivalités afin de reprendre le dialogue entre eux, de se serrer les coudes, car leur division ne profite qu’au colonisateur de leur terre. S’ils ont survécu à 61 ans de répression, d’exclusion, de massacres, de spoliation des terres et de l’espace, s’ils ont su résister avec peu de moyens… c’est parce qu’ils étaient unis.

Posté par Alainindependant  Paris, le 16 janvier 2009

 

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